Le scarabée japonais (Popillia japonica) est un insecte ravageur qui peut s’attaquer à plus de 300 espèces de plantes alimentaires, forestières ou encore ornementales parmi lesquelles le maïs, le soja, la vigne, les rosiers, les fraisiers, les feuillus… Ses larves peuvent également faire beaucoup de dégâts sur les surfaces herbagères (prairies de graminées, gazons, golf…).
Une menace sérieuse pour l’agriculture
Du fait de sa nuisibilité importante pour les plantes hôtes et des impacts économiques potentiels, le scarabée japonais est classé comme organisme de quarantaine prioritaire. Ce faisant, il se veut une menace sérieuse pour l’agriculture (notamment la vigne) et les écosystèmes en Europe. Qualifié d’auto-stoppeur, l’invasif se déplace facilement sur de grandes distances, en utilisant n’importe quel support (végétaux, pots, objets, humains, animaux…) et moyens de transports (camions, trains, voitures, avions…).
Arrivé d’Amérique dans la région du Piémont et de Lombardie en 2014 et déjà repéré en Suisse dans la région de Bâle en 2017, cet insecte redoutable pourrait bientôt franchir la frontière française sauf à empêcher son installation par une détection précoce et des mesures de lutte appropriées.
Le projet européen Erasmus “SOS Popillia”
Dans le cadre du projet européen Erasmus “SOS Popillia” porté par l’académie d’agriculture de Turin et d’un étroit partenariat avec l’Institut technique agricole de Lombriasco, une délégation d’enseignants et d’étudiants en classe de BTS métiers du végétal du lycée Costa de Beauregard, à Chambéry (Savoie) a été invitée, en septembre dernier, à se rendre à Turin (Italie) pour trois jours de rencontres et d’informations autour du scarabée japonais. « Ces journées nous ont ouverts à l’observation des dégâts de l’insecte sur diverses cultures de vignes, cerises, noisettes, framboises, abricots… Et ce, dans différentes exploitations agricoles de Barengo, Mezzomerico et Oleggio (province de Novare-Piémont). Cela nous a permis d’approfondir nos connaissances et d’avoir une première approche sur les méthodes et les mesures mises en place par nos voisins italiens pour lutter contre sa propagation », explique Flora étudiante en BTS.
Le deuxième objectif étant d’importer et de transmettre ces bonnes pratiques en France, les étudiants en 2e année, ont réalisé un petit clip pédagogique qui montre les ravages spectaculaires de l’insecte et présente quelques-unes des mesures pour protéger les cultures comme les pièges à phéromones ou l’installation de filets. Ils rappellent également que chacun peut aussi agir à son niveau par la vigilance qu’il apporte lors de ses achats de végétaux ou lors de trocs de plantes et au quotidien dans la surveillance visuelle de ses plantes.
L’étape suivante va voir les étudiants porter la bonne parole auprès des maraîchers et dans les établissements d’enseignement agricole sur la base de rencontres et de conférences. Enfin, ils seront invités au Salon de l’agriculture au printemps prochain.