Un Carrefour des métiers pour faire évoluer les mentalités

Le Lycée Costa de Beauregard a participé au Carrefour des métiers et des formations qui s'est tenu jeudi dernier à la salle de la Pierre du Roy, en présence d'une centaine de professionnels et 800 collégiens, en pleine orientation.

le Jeudi 08 déc 2022

IMG_20221208_100947 IMG_20221208_100947  

 

Déconstruire les idées reçues sur telle ou telle profession pour construire un avenir professionnel. C’est l’un des intérêts du Carrefour des métiers et des formations qui s'est tenu jeudi 8 décembre.

 

Lors de la présentation de l’événement lundi 21 novembre, Jean-François Rospars, principal du collège d’Ugine, en témoignait. « J’ai proposé à une élève une carrière d’ingénieure. Elle m’a répondu que ce ne serait pas possible, car elle est nulle en bricolage… » La méconnaissance de la réalité des métiers est un des freins à une orientation bien ciblée, en rapport aux aspirations réelles des jeunes et aux réalités économiques du territoire.

Pour ne rien arranger, la diversité des jobs est mal connue. « Plus de 50 % des élèves n’arriveraient pas à énumérer 10 métiers. On retrouve dans leurs réponses, le plus souvent, gendarme, pompier, pharmacien, commerçant. »

A ce titre, la communauté 360 s'est rassemblée pour parler des métiers méconnus de l'autonomie dans les secteurs du social, du soin, des services à la personne (enfants, âgés, handicapés...) et pour proposer une chasse aux stands avec 6 partenaires : l'ADMR, l'AFD, l'APEI, la Fondation du Bocage et les centres de formation :  ENSEIS et GEID ADI.

Selon le principal, même les professions citées ne sont pas perçues correctement. À titre d’exemple, « quand on parle d’usinage, ils pensent qu’ils vont travailler avec des outils, alors que dans les métiers de l’industrie, tout se fait avec des commandes numériques ».

L’accès de certains métiers aux filles est un combat

L’accès de certains métiers aux filles est un combat que les responsables d’établissements mènent, faire évoluer les mentalités est important à leurs yeux. « Pour les plombiers, climaticiens, frigoristes, nous avons un public 100 % masculin », déplore Géraud Gallard, directeur délégué à la formation professionnelle et technologique au lycée Grand Arc.

« À l’inverse, dans la mode, nous n’avons que des filles, voire un garçon les années fastes. Cependant, pour les peintres, on se rapproche de l’égalité filles/garçons. »

La présence du lycée albertvillois au Carrefour des métiers sera l’occasion aussi de valoriser les métiers de l’énergétique. « Nous avons de plus en plus d’offres d’emploi pour la maintenance de pompes à chaleur, de l’entretien de chaudière, mais nous avons du mal à recruter », détaille Christelle Vanin d’Arlysère, notant au passage « une surreprésentation des filles dans le milieu social ».

Pour Jérôme Gercet, proviseur du lycée René-Perrin, l’intérêt de ce carrefour est indéniable. « Nous proposons de belles filières (industrie…), avec des possibilités de poursuites d’études. Nous sommes contents de montrer ce que l’on sait faire, nous viendrons avec des enseignants et des élèves. » Le dialogue sera ainsi facilité avec les visiteurs.

 

Le dessin de Georges Million