Le choix de l'alternance dans la poursuite d'étude: "Dans le monde professionnel, tout prend sens"

Rencontre avec Lucile Raimbault, ancienne élève en BTS Production Horticole et Paysage au Lycée Costa de Beauregard, du CNEAP, à Chambéry.

Lucile Raimbault 1 Lucile Raimbault 1  

 

Bonjour Lucile,

 

Je te remercie d'avoir accepté de répondre à notre interview dans cette année bien chargée !

 

Peux-tu s'il te plait te présenter?

 

Lucile : Je m’appelle Lucile, j’ai 24 ans et je suis originaire de Bonneville. Je suis tombée dans l’horticulture et le paysage un peu par hasard, ou pas…  Enfant, je passais mes vacances à la ferme, chez mes grands-parents dans le Maine et Loire. J’adorais monter sur le tracteur de mon grand-père ramasser les céréales et aller voir les vaches… En 3e, j’ai fait un premier stage en fleuristerie et un second dans le paysage. Motivée, j’ai pu poursuivre des études bien plus longues que je ne le pensais et vais finir cette année, avec un Bac +5 !

Après mon Bac STAV à Poisy, j’ai rejoint le double BTS Production Horticole et Aménagements Paysagers du lycée du Bocage, à Chambéry, avec l’ambition de décrocher les 3 diplômes en 3 ans et de retrouver quelques camarades de Bac à Poisy! Depuis, je suis entrée sur dossier et entretien de motivation en école d’ingénieur en Paysage , par voie de l'apprentissage, ITIAPE, à l’ISA-Lille. Nous sommes 50 dans la promo d’horizons très différents : prépa ingénieur, bio, BTS Production Horticole ou Paysage. L’avantage, c’est que nous faisons beaucoup de techniques et de terrain avec notre apprentissage, contrairement aux écoles de Versailles et de Bordeaux qui sont plus liées à l’art des jardins.

 

Où travailles-tu aujourd'hui?

 

Lucile : Je passe une semaine par mois à l’école, à Lille et le reste du temps, en entreprise, à Strasbourg. C’est intense car à l’école comme en entreprise, on compte sur nous. Néanmoins, ce rythme me convient bien !

Depuis 3 ans, je suis assistante d’étude et de création chez Scop Espaces Verts, une coopérative de réalisation paysagère qui existe depuis 1983. En BTS, nous avions étudié ce type de gouvernance que je trouve très intéressante et motivante car elle engage la participation des employés qui ont une part au capital et donc aux décisions. En 5 ans, les effectifs ont doublé ! On est passé de 40 à 80 salariés. Nos clients sont essentiellement des villes, des communes et des entreprises de type promoteur. Au sein de notre entreprise, nous avons trois secteurs : la création de nouveaux éléments paysagers et de mobiliers urbains, l’entretien avec l’élagage, la fauche, notamment pour les berges du Rhin, le désherbage à la vapeur, notamment des plantes invasives que nous avions vues avec Monsieur Lacourt… et le bureau d’études, dans lequel je travaille, avec 2 autres personnes.

 

Quelles sont tes missions?

 

Lucile : Au sein de notre équipe, j’ai à charge de préparer le chiffrage des appels d’offres et projets. Pour cela, je consulte les fournisseurs et peux être amenée à proposer des améliorations techniques, ce qui me plait beaucoup ! Dans le cadre de mon alternance et de mon mémoire, je mène aussi une étude de marché, pour voir comment notre entreprise pourrait se positionner pour répondre à des appels à projets allemands. Je m’occupe aussi des relevés sur le terrain pour faire les métrés et crée les plans de base sur Autocad, en 2D. Un de nos derniers chantiers a été d’aménager le nouveau parc urbain Georges-Pompidou sur la Montagne-Verte, imaginé par Serge Gross, architecte-paysagiste, qui prolonge la coulée verte existante sur 1,7 hectare au cœur de la ville à Colmar.

Contrairement à toute attente, moi qui n’ai jamais aimé les maths, j’aime beaucoup la partie chiffrage !

Qu'est-ce qui te plait dans ce métier ?

 

Lucile :  Ce qui me plait dans ce métier, c’est l’échange que je peux avoir avec les différentes parties prenantes d’un projet, notamment nos fournisseurs quand ils peuvent être force de propositions. Contrairement à toute attente pour moi qui n’ai jamais aimé les maths, j’aime beaucoup la partie chiffrage ! En fait, depuis que je suis entrée dans le monde professionnel, toutes les bases que j’avais du mal à comprendre prennent sens dans mon quotidien. Ce que j’apprécie aussi en bureau d’études, c’est qu’il n’y a pas de routine !

 

Comment as-tu connu le Lycée Costa de Beauregard et cette formation?

 

Lucile :   J’ai connu le lycée du Bocage grâce à l’ONISEP. En Bac techno à Poisy, je cherchais quelle pouvait être ma poursuite d’études dans les fiches métiers de l’horticulture et du paysage, sur la région. J’ai très vite souhaité orienter mes études vers le paysage, mais je voulais me former pour connaitre ce que je plante avant. Je me suis donc naturellement dirigée vers ce triple diplôme.

J’ai appris à agir par moi-même, gagné en autonomie et en réflexion.

Que t'a apporté le lycée?

 

Lucile :  Le lycée m’a apporté des connaissances dont je me sers tous les jours : des bases solides en culture, mais aussi dans les domaines que j’aimais moins à l’époque : la comptabilité et l’expérimentation avec notre professeur Loïc Tilly. J’ai appris à agir par moi-même, gagné en autonomie et en réflexion. J’ai aussi beaucoup apprécié l’ouverture d’esprit que m’a permis mon voyage au Pérou qui explique aussi pourquoi j’ai quitté la Savoie pour vivre de nouvelles expériences ailleurs, en France et pourquoi pas, une prochaine fois, à l’étranger !

Si nous étions ici, c’était par choix.

Qu'est-ce qui t'a plu au lycée?

 

Lucile :  Durant mes 3 années de BTS à Chambéry, ce que j’ai aimé, c’est ma vie étudiante. Après 3 ans d’internat à Poisy, j’avais mon appartement et une riche vie sociale. Au lycée, nous étions responsabilisés par nos enseignants qui nous considéraient comme des adultes, tout en nous donnant le cadre sécurisant pour avancer dans nos études. Si nous étions ici, c’était par choix. Nous étions une vingtaine et j’ai créé de très bons liens avec l’ensemble de la promo.

 

Où as-tu fait tes stages?

 

Lucile :  En BTS, j’ai fait un stage dans une roseraie, chez Roses Loubert à la bien nommée Les Rosiers-sur-Loire, pendant 8 semaines. C’était extra ! Je travaillais directement avec le gérant et son épouse qui avaient à cœur de me transmettre tout leur savoir-faire. Pour mon deuxième stage, j’ai eu l’opportunité, grâce au lycée, de partir en binôme, au Pérou ! Nous avons trouvé un stage pour suivre des étudiants de l’Ecole d’agronomie de l’Universidad Nacional de Trujillo, la 3e plus grande ville péruvienne, située au nord de Lima, dans leur projet de culture d’asperges.

C’était un choc culturel que de voir, là-bas, que tout se fait à la main et une très bonne expérience de 6 semaines dans un environnement très dépaysant où j’ai pu pratiquer mon espagnol.

Il ne faut pas avoir peur d’avancer dans les études et procéder par étapes.

Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?

 

Lucile :  J’aimerai leur dire qu’il faut être persévérant. Au début, je ne pensais pas du tout aller si loin dans les études ! Petit à petit, en construisant mon projet professionnel, je me suis rendue compte que pour atteindre le métier que je voulais exercer, il me faudrait un bagage. A mon sens, il ne faut pas avoir peur d’avancer dans les études et procéder par étapes. On se met beaucoup de pression en Bac, car on ne connait rien. On n’est pas obligé de tout choisir tout de suite. Je conseille à tous, de prendre le temps d’affiner ses projets personnels et professionnels.

 

Quelle est ta plante préférée?

 

Lucile :  Moi j’aime les cactus, les plantes grasses. J’ai découvert au Pérou, le cactus San Pedro. Là-bas tout le monde en plante un devant sa maison, car on dit qu’il protège ta maison et donc, ta famille. J’aime cette idée que les plantes ont des pouvoirs et des rôles à jouer dans nos vies !

(NDLR, ces plantes pourraient aussi lutter contre les ondes électromagnétiques !)

 

Merci Lucile, on espère avoir de bonnes nouvelles à ton sujet rapidement !

Bonne continuation !

 

Cactus San Pedro Cactus San Pedro  

Cactus San Pedro