Bonjour Vivien,
J'espère que tu vas bien. Beaucoup de gens m'ont parlé de toi ici puisque tu as passé 4 ans au Lycée Agricole Privé Costa de Beauregard pour suivre un CAP et un BEPA Horticulture (NDKR en 2005, les formations n'étaient pas exactement celles d'aujourd'hui) et que tu as récemment rejoint l'Association des Amis et Anciens du Bocage. Tu viens d'ailleurs encore souvent ici, prendre tes plantes ou donner un coup de main à Eric au Bocage, bref, tu n'es jamais loin d'ici!
Raconte-nous comment as-tu connu le lycée et pourquoi as-tu choisi de t'y former?
Vivien : Comme beaucoup, j’ai connu le Lycée Costa de Beauregard grâce aux portes ouvertes du 1er mai et j’ai choisi d'y étudier car il était à Chambéry. A l’époque, je ne savais qu’une chose, je voulais travailler en extérieur. J’avais fait mes études dans l'enseignement privé au Collège Notre-Dame de La Villette, à la Ravoire, et je voulais rester dans le coin.
A l’époque, je ne savais qu’une chose, je voulais travailler en extérieur.
Pourquoi as-tu choisi l'horticulture?
Vivien : A l’époque il n’y avait que 2 formations au lycée : horticulture ou pépiniériste. Je me suis dit que j’allais commencer en horticulture et que je verrai ensuite… Dans ma famille, mon oncle est vigneron. Quand il a adopté son enfant, j’ai pris une autre voie et j’en suis bien content car je ne sais pas si la vie de village, avec 300 habitants, m’aurait plu autant que celle que j'ai aujourd'hui. C’est à Chambéry que j’ai mes amis de toujours.
Où travailles-tu aujourd'hui?
Vivien : Aujourd’hui j’ai muté de l’horticulture et la floriculture vers le paysage ! Après mes études, j’ai travaillé en interim, fait des saisons en horticulture et dans les vignes. J’ai ensuite eu l’opportunité de travailler aux espaces verts d’une commune et dans le privé, chez Onet Service, du temps où ils avaient une antenne entretien d’espaces verts. Par chance, un jour, la mission locale jeune m’informe d’un remplacement à faire au centre hospitalier de Bassens. On est en 2008. J’ai eu la chance de prolonger cette expérience d’un mois, avec la personne que je remplaçais. En 2011, quand une place s’est libérée, je n’ai eu qu’à me présenter pour me faire embaucher ! C’est ainsi que j’ai rejoint la fonction publique inter-hospitalière comme agent d'entretien d’espaces verts à l’hôpital psychiatrique de Bassens.
Mes missions changent en fonction des saisons.
Peux-tu nous détailler un peu plus tes missions au quotidien?
Vivien : Mon terrain de jeu est un parc de 18 hectares et 4 km de voirie. Il faut imaginer à l’époque que l’hôpital était un couvent. Il accueillait 1 000 patients et autant d’employés pour le faire fonctionner, à huis clos, en totale autarcie. Il s’étendait sur plus de la moitié de la ville de Bassens!
Mes missions changent en fonction des saisons. En ce moment, comme nous avons beaucoup d’arbre dans le parc, les activités tournent beaucoup autour du ramassage de feuilles. On fait aussi beaucoup de tonte et d’entretien. Auparavant nous faisions deux vagues de fleurissement, l’une au printemps, l’autre à l’automne, mais avec la chute de nos effectifs, nous nous occupons du fleurissement qu’une fois, au printemps et tous les deux ans, nous travaillons sur une création. En 2000, nous étions 12 salariés. Aujourd’hui, à quatre, on fait ce que l’on peut, mais pour les patients, cet espace de nature et de forêt est vital !
Qu'est-ce qui te plait dans ce métier?
Vivien : Ce qui me plait dans ce travail avant tout, c’est d’être en extérieur et si chaque année, c’est redondant, toute l’année, nos activités sont variées ! On se fixe des objectifs, mais il n’y a pas d’obligation de résultat. Le parc est tellement grand que l’on ne peut pas être partout à la fois ! Etre dans le public offre un vrai équilibre de vie.
Ici, on est proche de tout : 3 heures de la mer, 1 heure des pistes de ski…
Tu es restée sur la Région. Est-ce par choix?
Vivien : On n’est pas mal en Savoie ! J’ai passé toute mes classes à Chambéry. Ici, on est proche de tout : 3 heures de la mer, 1 heure des pistes de ski… En plus, on a de la chance, Chambéry est une ville dynamique !
Qu'est-ce qui t’a plu au Lycée?
Vivien : Ce qui m’a plu, c’était les discussions que nous avions avec les professeurs. Ils sont nombreux à m’avoir marqué. Je garde un très bon souvenir d’eux.
Que t’a apporté le lycée?
Vivien : Le lycée m’a permis de faire de belles rencontres : tant au niveau des élèves avec qui je maintiens le lien, certains sont même restés mes meilleurs amis, qu’au niveau des enseignants qui étaient très à l’écoute et disponibles pour nous aider dans notre cheminement professionnel.
A ce propos, où as-tu fait tes stages ?
Vivien : A l’époque nous avions 2 stages de 4 semaines et 1 stage de 4 semaines à faire en horticulture, dans une commune et chez un maraîcher. Nous avions aussi 1 semaine à donner, en été, pendant nos grandes vacances, au Bocage… Mais ça, c’était avant !
Dans ce milieu, le plus important, c’est le réseau !
Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?
Vivien : N’ayez pas peur, soyez curieux de tout, investissez-vous et si l’occasion se présente, partez à l’étranger ! Par la suite, où que vous alliez, restez courtois et en bon terme avec tout le monde. Il est indispensable de bien s’entendre avec son patron et ses collègues. On peut ne pas être toujours d’accord, mais il faut respecter la relation, l’entretenir aussi car dans ce milieu, le plus important, c’est le réseau ! Je fais aussi une mise en garde… Selon moi, il ne faut pas tout mélanger le personnel et le professionnel. Peut-être qu’un bon ami pourrait un jour vous embaucher, mais à mon sens, il faut s’en tenir à son aide dans votre recherche pour vous présenter à son réseau, au risque d’abimer l’essentiel : votre relation personnelle.