Dans la vie, il existe de belles aventures, le Bocage en est une !

Rencontre avec Samuel Lhour, ancien élève du CAP spécialité floriculture et maraichage, au Lycée Costa de Beauregard du CNEAP, à Chambéry.

le Mercredi 28 avr 2021

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Bonjour Samuel,

 

Le mois de mai est une période particulièrement importante pour toi ! Entre la fête du travail, des mères, les communions et les mariages qui nous l'espérons vont pouvoir reprendre... Aussi, nous te remercions de nous accorder cette interview !

 

Peux-tu s'il te plait brièvement nous présenter ton parcours ?

 

Samuel : Je m’appelle Samuel et suis originaire de La Rochelle. Je suis venu à Chambéry, dans la région Rhône-Alpes, pour ma formation, j’avais alors 16 ans. J’ai passé 2 ans au Bocage pour suivre un CAP Production Florale et Maraîchère puis, j’ai fait un Bac Commerce à Sainte Geneviève. Après le Bac, j’ai travaillé au Jardin des Plantes, à Voglans, comme chef d’équipe pendant un peu plus d’un an avant de rentrer en 1999 chez Rapid’Flor (devenu aujourd’hui Cœur de Fleur), à Chambéry. C’est dans cette boutique que j’y ai appris les bases du métier. En 2008, je deviens responsable de magasin en gérant les achats, le management des équipes, les partenariats et le dynamisme global de la boutique. Au bout de 13 ans, j’ai quitté la franchise et suis entré chez un fleuriste traditionnel mais il est difficile pour moi de ne plus « tout gérer ». J’ai donc ensuite cherché à m’investir dans un projet à la hauteur de mes attentes. Un fleuriste cherchait un gestionnaire pour redresser une boutique haut de gamme suite à une faillite dans l’ouest Lyonnais, j’ai donc évidemment saisi l’occasion et quitté la Savoie. Une fois, mon objectif atteint, je décide donc de créer mon propre univers en juillet 2017 : Samuel H, à Craponne.

 

Qu'est-ce que Samuel H ?

 

Samuel : Samuel H c’est une boutique de 42m2, de fleuriste créateur, qui s’est construite sur des engagements forts et font l’objet d’une charte de qualité stricte affichée dans le magasin. Mon positionnement est le haut de gamme mais accessible à tous en misant tout sur la qualité de nos produits et un réel savoir-faire. Ici, pas de rose bleue, pas de rose du Kenya, mais des fleurs fraîches, qui tiennent longtemps, principalement issues de producteurs locaux de la région lyonnaise, du Var et européens de qualité. Nous proposons des articles déco en exclusivité et inédits et confectionnons des bouquets sur-mesure ! Je veux que quand les gens entrent chez nous, ils se disent « WAOU » ! Depuis deux ans, en plus des fleurs coupées et plantes originales, ma boutique est devenue un concept store, avec la distribution de produits State of Mind, grande maison de parfums et de thés de grands crus fondée par Catherine Laskine-Balandina, proposant une sélection de thés d’Olivier Scala et des parfums crées par Carine Dubreuil. Ma boutique est l’un des rares points de vente en France proposant ces parfums et senteurs d’exception à l’instar de palace comme le Meurice ou La Durée à Moscou.

En boutique, nous sommes deux, Aurélia (apprentie BP) et moi mais comptons sur le soutien d’une équipe de livreurs qui interviennent quotidiennement. Nous sommes ouverts 7j/7 de 9h à 19h30, non-stop, sauf les dimanches après-midi et les lundis matin.

 

Quelles sont tes missions ?

 

Samuel : En qualité de chef d’entreprise, je m’occupe de tout ! La gestion et l’anticipation sont primordiales. Je suis présent au magasin, en contact avec mes clients, je crée, je voyagerai bientôt pour des salons professionnels ou deux fois par an pour rencontrer des pépites de producteurs européens. Il m'arrive également d’être présent au lycée professionnel SEPR de Lyon comme intervenant extérieur ou encore comme jury d’examen pour des CAP et des BP… Plus récemment, j’ai été repéré par Émilia Oliverio (Meilleur Ouvrier de France) et deviens alors un des fleuristes designer du magazine Nacre, référence en art floral!

 

Qu'est-ce qui te plait dans ce métier ?

 

Samuel : Ce qui me plait dans ce métier, c’est de ne jamais pouvoir me poser. Si je m’arrête, je m’ennuie ! Mais ce que j’aime encore plus, c’est la diversité de mes tâches. Je peux passer une matinée en magasin, à la vente, comme j’adore le faire, puis être l’après-midi aux contacts des jeunes du lycée professionnel, le lendemain, sillonner la France pour une démonstration sur un salon professionnel… Et j’ai encore des projets plein la tête, comme créer la production Samuel H de dahlia, crocosmia, rose pivoine et iris, ou encore me lancer dans la réalisation d’un livre pédagogique et support de vente pour les professionnels. Je vous en dirai plus sur ce projet rapidement !

 

Comment as-tu connu le lycée Costa de Beauregard ?

 

Samuel : J’ai connu le Lycée du Bocage grâce aux portes-ouvertes qui ont fini de me décider pour départager les deux établissements que je visais pour entrer en CAP Production Florale et Maraîchère. Enfant, je venais régulièrement en Savoie pour voir ma demi-sœur, mariée à l’un des fils Dupraz, une famille d’horticulteur basée, à l’époque, à Bissy. J'adorai l'ambiance des serres, la chaleur moite, les couleurs, son odeur ... Depuis tout petit, je suis attiré par les végétaux ! 

 

Qu'est-ce qui t'a plu au lycée ?

 

Samuel : Les gens que j’y ai rencontrés, certains sont pour moi des mentors comme le directeur de l’époque, Louis de Lansalut, Eric Micod, toujours présent au Bocage, Bernard Postarem , Jean Chiodin… Je me souviens, le jour de la rentrée, le directeur nous avait prévenu, « Vous allez voir, ici, c’est une grande famille », et en effet, il règne sur le Bocage un esprit de Famille comme je l’ai rarement vécu ailleurs. Ici, les professeurs, le personnel aussi est toujours là pour nous accompagner, nous guider. Je me souviens, un soir, que monsieur Chiodin était resté spécialement pour moi, pour me faire réviser mes techniques de karaté pour ma ceinture marron ou encore d’un appel d’Eric Micod, plusieurs années après mon départ du Bocage alors que je n’avais plus donné de nouvelles, pour me proposer un poste pour une connaissance en me disant '"Ne t’inquiète pas, on suit toujours les bons éléments".

Je n’ai rien oublié… C’est pourquoi chaque année, je viens choisir, en personne, dans les serres du Bocage, mes chrysanthèmes.

 

Que t'a apporté le lycée ?

 

Samuel : Ici, on nous montre, on nous apprend comment on peut faire mieux en nous respectant ! J’ai eu le sentiment d’être écouté. Pour un adolescent un peu chamboulé, dans une autre région, la vie au Bocage m’a aidée à me structurer même si j’en ai pris conscience des années après. Dans la vie, il existe de belles aventures, le Bocage en est une!

 

Te souviens-tu où as-tu fait tes stages ?

 

Samuel : Mon premier stage, je l’ai fait chez Revel, un petit horticulteur de Challes-les-Eaux, le second chez les Frères Voiron , puis, à Bissy, chez Éric Vuillermet et le dernier, sans doute le plus grandiose, je l’ai fait à la ville d’Aix-les-Bains, en production, sachant que la ville thermale est labellisée 4 fleurs depuis 1974 et Fleur d'or depuis 2011 ! 

 

Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?

 

Samuel : J’aimerai leur dire de ne pas se lancer dans ces études pour le simple principe de faire des études, mais par passion. Les métiers de l’horticulture et du végétal en général sont des métiers chronophages et intenses qu’il faut aimer avant tout, pour ne pas perdre son temps à se former dans une discipline dans laquelle on ne se projette pas.

 

Tu ne couperas pas à la question tant attendue, quelle est ta fleur préférée ?

 

Samuel : La question est difficile et la réponse ne saurait être la même d’un jour à l’autre, d’une saison à une autre… En ce moment, je pourrai dire la pivoine ou le muguet plus encore… mais je vais donner la rose anglaise pour sa générosité, son parfum et l’unanimité qu’elle fait !

 

 

Un grand merci Samuel pour ton témoignage.

On a hâte de voir le fruit de tes nouveaux projets!

 

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