Être maraîcher, c'est faire un métier utile, qui a du sens puisqu’il nourrit les hommes.

Rencontre avec Bastien Rolland, ancien élève du Lycée Agricole Privé Costa de Beauregard du CNEAP, à Chambéry, dans le cadre de la semaine des Métiers de l'Agriculture (2 au 6 nov.2020), organisée par l'ANEFA.

le Jeudi 05 nov 2020

Bastien Rolland Potager de Sonnaz Bastien Rolland Potager de Sonnaz   Bastien Rolland Bastien Rolland  

 

Bonjour Bastien,

 

Tu as passé 5 ans au Lycée Agricole Privé Costa de Beauregard en enchainant chez nous, un Bac Pro et un BTS en Production Horticole.

A 24 ans, ta passion pour la nature et l'environnement reste ta ligne de vie!

 

Comment as-tu connu notre lycée et pourquoi as-tu choisi de t'y former?

 

Bastien: Depuis tout petit, j’ai toujours aimé faire le jardin avec mes parents. Après le bac, mon premier vœu a été de m’orienter vers l’horticulture. Mes parents m’ont soutenu dans ce choix. Venant de Grenoble, j’avais le choix entre poursuivre mes études à Ismier ou entrer au Bocage. Comme j’avais fait toute ma scolarité dans le privé, mes parents ont privilégié le Lycée Costa de Beauregard qui a d’ailleurs été plus réactif pour répondre à mon dossier et qui avait un internat. J’y ai d’ailleurs passé mes meilleures années et tous mes souvenirs sont là. L’ambiance était excellente !

 

Où travailles-tu aujourd'hui?

 

Bastien: Depuis près d’un an, j’ai rejoint le maraîcher local bio, Le Potager de Sonnaz, comme assistant chef de culture. Nous sommes 3 permanents en production et 4 à la vente. A la haute saison, à partir du mois de mars – notamment pour les fraises – nous accueillons une dizaine de saisonniers et stagiaires pour compléter les équipes.

 

Travailler dans le bio, est-ce une volonté ou un heureux hasard ?

 

Bastien: Pour moi c’est essentiel. D’une part, cela correspond à mes valeurs personnelles, d’autre part, quand on vient du Bocage, on y est particulièrement sensibilisé et préparé.

 

Peux-tu nous détailler un peu plus tes missions au quotidien?

 

Bastien: Le maraichage consiste à la production légumière, de la plantation à la commercialisation. Notre rôle est d’assurer la santé des légumes. Au Potager de Sonnaz, nous cultivons 6 hectares de terre. Toute notre production est en bio ce qui nous impose quelques contraintes pour soigner les légumes dans le respect de l’environnement. Par exemples, nous pouvons avoir recours au bicarbonate de soude, fongicide écologique, au cuivre ou au soufre pour prévenir et lutter contre le mildiou, l’oïdium et la tavelure. Pour favoriser les circuits courts, nous assurons la vente en direct de nos légumes sur place mais aussi au marché de Chambéry. Nous approvisionnons aussi deux magasins de producteurs à Claix, en Isère et le magasin de La Ravoire.

Etre maraicher, c'est faire un métier utile, qui a du sens puisqu’il nourrit les hommes.

Qu'est-ce qui te plait dans ce métier?

 

Bastien: Comme beaucoup de collègues, j’éprouve une grande satisfaction à travailler dans le maraichage car c’est un métier utile, qui a du sens puisqu’il nourrit les hommes. Nous avons la chance de travailler en extérieur, dans un beau cadre. En général, l’ambiance dans ce type d’entreprise est jeune. C’est agréable d’y travailler. Le seul inconvénient, c’est quand il pleut… et encore !

 

Tu es restée sur la Région. Est-ce par choix?

 

Bastien: Je suis resté dans la région car ma famille est ici et parce que j’aime la montagne !

 

Qu'est-ce qui t’a plu au Lycée?

 

Bastien: Tout ! Les professeurs sont très présents pour les élèves et apportent un gros soutien. L’ambiance est bonne. On se sent ici comme dans une famille. J’ai aussi aimé tous les voyages organisé par le lycée, mais aussi aux séjours de pratiques et les semaines de TP renforcés. Certains professeurs professionnels, qui connaissent bien les métiers de l'horticulture, sont très inspirants pour nous !

 

Tout ce que je connais de mon métier, c’est grâce au lycée.

 

Que t’a apporté le lycée?

 

Bastien: D'un point de vue pratique, le lycée m’a apporté la connaissance des végétaux. Tout ce que je connais de mon métier, c’est grâce au lycée. D'un point de vue personnel, il m’a aussi apporté une grande ouverture car j’ai eu la chance de faire un mois de stage aux Pays-Bas, 1 semaine en Crète et 1 semaine dans la Drôme…  Toutes ces expériences ont été très enrichissantes. Les stages qui ont ponctué mon parcours, m’ont aussi permis de créer mon réseau professionnel. Ici, tu connais vite tout le monde et cela sert énormément pour trouver un emploi!

 

Les stages c’est la base pour apprendre !

 

A ce propos, où as-tu fait tes stages ?

 

Bastien: J’ai presque tout testé en stage ! En pépinière, j’ai travaillé chez Alinéa Vert au Touvet. En floriculture, j’ai eu plusieurs expériences au Bocage, aux Jardins de Chartreuse à Voiron et au Pays-Bas, où je suis parti en BTS. J'ai également travaillé en maraîchage, uniquement chez des producteurs bio, aux Jardins épicés de la Ferme des Charrières et à la Ferme du May. Le principe reste le même, mais les méthodes et les gestions des cultures peuvent changer d’un endroit à un autre. Par exemple, pour les tomates, certaines fois, la ficelle est enterrée avec la motte, d’autre fois, elle est clipée. Les stages c’est la base pour apprendre ! Aujourd’hui j’observe. Si l’expérience est concluante, je ne dis rien. J’apprends. Si je vois que des choses peuvent être améliorées, je partage mes expériences avec le chef de culture pour tester d’autres procédés éprouvés.

 

Quelles sont les qualités pour devenir chef de culture ?

 

Bastien: La première qualité requise pour être un bon chef de culture, c’est de savoir encadrer son équipe. Il faut aussi avoir une bonne connaissance des cultures pour pouvoir anticiper et ne pas compter son temps. Avec plus de responsabilités, on ne peut pas s’en tenir aux 35 heures et il n’est pas rare de venir en renfort aider les collaborateurs en pleine saison.

 

Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?

 

Bastien: Travaillez la reconnaissance des végétaux et essayez d’acquérir un maximum d’expériences professionnelles.

 

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