Bonjour Marie,
Tu es venue en 2020 pour rencontrer la nouvelle promo de BTS et parler de ton parcours… On aurait pu faire cette interview avant, mais il y a eu les confinements, les vacances et bien entendu la fête des mères en Suisse... la nôtre arrive ce dimanche, alors on est heureux de mettre une fleuriste à l'honneur :).
Peux-tu s'il te plait brièvement nous présenter ton parcours ?
Marie : J’ai 26 ans. Je suis originaire d’Annecy. J’ai fait un Bac Pro technicien vente de produits de jardin à l’Iseta à Poisy – qui n’existe plus aujourd'hui, et pour continuer mes études, j’ai fait le BTS Production Horticole du Bocage. Suite à cette formation, j’ai fait le CAP fleuriste en 1 an à la MFR de Chaumont. J’ai trouvé un travail à Genève, chez un grossiste et j’y suis restée, cela fait 6 ans !
Pourquoi es-tu restée en région?
Marie : Après mon apprentissage, je pensais partir à l’étranger, mais quand j’ai trouvé ce poste à Genève, j’ai fait le choix de rester dans la région car c’est une région que j’affectionne depuis l’enfance, mais également pour sa diversité d’activités sportives et ses magnifiques paysages. Comme mes amis, nous sommes nombreux à chercher à travailler du côté Suisse.
Où travailles-tu aujourd'hui?
Marie : Je travaille comme préparatrice de commande chez RomandieFlor, une entreprise familiale de fleurs coupées pour les fleuristes professionnels. Nous sommes un commerce de gros et notre activité s’exerce dans un entrepôt, nous sommes en contact essentiellement avec des professionnels et collaborons avec des fournisseurs locaux, hollandais, italiens, français, péruviens et équatoriens. Nous sommes six salariés à temps plein, présents depuis longtemps dans l’entreprise, répartis sur trois sites : l’un de production et les deux autres en vente à Lausanne et Genève. Mon patron cultive à Yvorne dans le canton de Vaud, limite Valais, tout au long de l’année et en fonction des saisons, plus de 100 différentes variétés de fleurs. Ce qui nous permet de proposer des produits issus de notre production, notre fierté ! Nous avons 300 clients, essentiellement Suisse sur les cantons du Valais, de Genève et de Vaux. Nous proposons toutes sortes de fleurs coupées, de saison. Nos pics d’activités sont les fêtes de Noël, la Saint Valentin, la fête des mères et les examens de juin car nous travaillons beaucoup avec l’école d’horticulture de Lullier.
Quelles sont tes missions ?
Marie : Une grande partie de mon travail consiste à négocier le prix des fleurs coupées. Je m’occupe des achats avec la Hollande. On essaye d’avoir des prix négociés à l’année pour ne pas subir la conjoncture et la forte saisonnalité des fleurs. Je réceptionne la marchandise et suis au contact des clients. Chez RomandieFlor, nous avons trois systèmes de vente : la vente sur place, la livraison attitrée et la tournée.
Nous avons une relation privilégiée avec nos clients fidèles.
Qu'est-ce qui te plait dans ce métier ?
Marie : Ce qui me plait le plus dans ce métier, c’est le contact avec nos clients. Nous avons beaucoup de chance car nous avons une relation privilégiée avec eux car ils sont fidélisés depuis longtemps et sont souvent devenus des amis, depuis le temps que nous travaillons ensemble. Nous valorisons la production locale et sommes estampillé par notre canton, Genève Région Terre Avenir, synonyme de proximité et de qualité. Cette certification assure aux clients, notre respect de l’environnement et notre engagement pour tracer et garantir des revenus équitables aux producteurs et des conditions de travail réglementées pour nos travailleurs agricoles. Nous privilégions un approvisionnement au plus court dans une relation éthique et durable.
C’est en faisant des études en horticulture que j’ai pris goût à ces domaines.
Pourquoi es-tu entrée au lycée du Bocage ?
Marie : Je suis entrée au Lycée du Bocage car c’était un des lycées le plus près de chez moi pour faire des études supérieures. Il a une bonne réputation et les portes-ouvertes ont fini de me convaincre. Contrairement à nombre de mes amis qui se sont orientés vers le Paysage et l’élagage, j’ai choisi l’horticulture sur les conseils de mon père. C’est en faisant ces études que j’ai pris goût à ces domaines.
Que t'a apporté le lycée ?
Marie : Le Lycée m’a apporté plein de choses : la confiance en moi, l’autonomie. Les stages ont été une bonne occasion de prendre des responsabilités. On grandit vraiment beaucoup au cours de ces 2 années de BTS. On est souvent laissé libre de choisir. J’ai eu de bonnes bases dans les matières techniques et la reco m’a beaucoup apportée. C’est un avantage dans mon métier, même si on découvre toujours de nouveaux végétaux !
Il faut dire, au lycée, il y a tellement de projets menés par les classes et « en dehors » des classes, que c’est très motivant.
Qu'est-ce qui t'a plu au lycée ?
Marie : Nous étions bien accompagnés par nos enseignants. Il y avait une bonne solidarité entre les classes. Le BTS m’a donné une nouvelle approche du métier. Les cours me plaisaient tant qu’on apprend vite avec un peu de persévérance ! Il faut dire, au lycée, il y a tellement de projets menés par les classes et « en dehors » des classes, que c’est très motivant. J’ai aussi eu beaucoup de chance de faire mon stage à l’étranger ! Les professeurs nous poussent à partir pour sortir de notre zone de confort et cela nous aide beaucoup à grandir.
Où as-tu fait tes stages ?
Marie : Mes deux stages, je les ai fait chez Verdonnet Bouchet, à Troinex et mon stage à l’étranger, en Irlande dans une petite pépinière qui a bien grossi depuis, chez Ahern Nurseries. J’avais trouvé ce stage grâce à Odyssée Agri (membre de l’Alliance Mondiale pour les programmes d’échange en agriculture Grow Abroad), une super association qui propose des stages agricoles à l’étranger, autrement qu’en faisant du woofing (NDLR: non rémunéré).
Pour moi, il faut être passionné.
Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?
Marie : Je leur conseillerai d’avoir des objectifs clairs sur ce qu’ils veulent faire plus tard dans leur vie et de rester curieux ! On apprend tout le temps dans ces métiers ! Ensuite, je rappellerai les conditions de travail dans le secteur horticole. Pour moi, il faut être passionné. Aujourd’hui, je travaille six jours sur sept, de 5h du matin à 13h ou 15h. Il ne faut jamais hésiter à venir mettre la main à la patte. Il faut toujours se montrer motivé !
As-tu une plante que tu aimes plus que les autres ?
Marie : La pivoine ! Ici, c’est la fleur coupée phare. Dommage que ces fleurs ne tiennent pas plus longtemps.
Un grand merci Marie pour ton témoignage et ses magnifiques photos : une fleur parmi les fleurs...
