Les élèves en services à la personne réfléchissent à la question de l’accueil des migrants avec les intervenants du CPH

Lundi 11 janvier, Jonathan, chef de service et Fatima, intervenante sociale, au Centre Provisoire d’Hébergements (CPH) de Savoie sont venus parler de leur activité et d’immigration aux élèves de terminale SAPAT et de CAPA2 SAPVER.

le Lundi 11 jan 2021

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Dans le cadre de leurs cours d’ESC, les CAPA2 travaillent actuellement, avec leur enseignante, Elise Encelle, sur la question de la migration et du traitement de l’information sur les migrants, dans les médias. Au terme de ce cycle, les élèves devront réaliser une affiche de sensibilisation sur ce sujet. Pour compléter leurs réflexions, il semblait opportun de leur permettre de rencontrer des professionnels qui travaillent au quotidien avec des migrants. 

 

L’intervention s’est divisée en plusieurs temps forts : présentation des intervenants et de leur structure, le point de vue des élèves sur la question de l’immigration, un questionnaire sur les idées reçues (info-intox), quelques petites vidéos sur des questions liées à la question de la migration, puis pour conclure, un retour sur  quelques définitions.

 

Chaque minute compte

Jonathan et Fatima sont bien occupés. Depuis 2018, leur centre accueille, temporairement, des familles ou des personnes seules qui ont obtenu le statut de réfugié, délivré par l’Office Français de Protection des Réfugiés et Apatrides (OFPRA) ou la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA). Leur mission est de les accompagner pour faciliter leur intégration individuelle, économique, linguistique, sociale et culturelle en France. « Chaque minute compte » nous rappelle Jonathan en début de séance, puisque ce n’est pas le centre qui est provisoire, mais la durée de l’accompagnement, de 6 mois à 1 an, qui doit permettre à cette population fragilisée de s’insérer rapidement et durablement dans la société française. Il nous rappelle qu’un réfugié est une personne qui ne peut plus vivre dans son pays d’origine, pour des raisons de vie ou de mort, et qu’une acclimatation réussie prend du temps. En France, sur les 100 000 demandes d’asile officielle, seules 30% sont acceptées. En Savoie, cela représente une cinquantaine de personnes. Néanmoins, tous deux ont pris de leur temps pour venir présenter leurs actions aux jeunes du Lycée Costa de Beauregard et répondre aux questions que peuvent se poser de futurs professionnels des services à la personne, vis-à-vis des migrants.

Quelle différence entre la mobilité internationale et l’immigration ?

« Qu’est-ce que la migration ? » demande Jonathan.

« C’est quand on part de son pays pour des raisons politiques », répond une des élèves, « parce qu’il y a la guerre », renchérit un autre…

C’est surtout le fait de se déplacer…

Finalement, quelle différence fait-on entre la mobilité internationale, tant valorisée dans nos parcours et l’immigration, son parent pauvre ? Après tout, peut-être que certains d’entre vous êtes issus de l’immigration ou peut-être aimeriez-vous aussi, un jour, partir vous installer dans un autre pays, pour y vivre… La réussite de ce projet dépendra surtout d’une constante : la qualité de l’accueil à votre arrivée. Par accueil, on entend : la facilité à trouver un travail, un hébergement, les aides mises en place pour vous accompagner dans votre acculturation : pour apprendre la langue, comprendre le fonctionnement de la société et vous créer un réseau de pairs…

Ce qui est étrange, reprend une autre camarade, c’est que le prisme des médias sur la question des migrants est négatif, « ils prennent le travail des gens ».

L’accueil c’est un état d’esprit !

Il existe deux mots : s’intégrer et intégrer les personnes. Entre ces deux mots, il y a une double interaction nécessaire entre celui qui arrive dans un pays et l’accueil qui lui est réservé par la société. Cet accueil peut dépendre de lois, de l’administration, des procédures et ne dépendre que de l’état ou des associations de prise en charge pour être respectées ou craintes. Malheureusement, les professionnels observent que plus les gens qui arrivent sont fragiles, plus il est difficile de les intégrer. Aujourd’hui, le CPH développe une chaîne de « pères aidants », d’anciens réfugiés qui ont réussi leur intégration pour donner la main aux nouveaux arrivants.

L’accueil c’est un état d’esprit. Il ne doit pas faire peur… Il peut aussi dépendre des citoyens, de chacun de nous. Jonathan a insisté sur le fait que nous avions tous la possibilité de faire notre part de Colibris comme par exemple, donner quelques heures de français.

 

Et tout le monde s'en fout #SPECIAL - La solidarité : https://www.youtube.com/watch?v=1aEh5Lm7zbk