Les musées ont rouvert, les cinémas aussi !

Plusieurs classes du lycée Costa de Beauregard sont allés voir, avec leurs enseignantes de français et d'ESC, le court-métrage : "J'ai perdu mon corps", à l'espace Malraux.

le Jeudi 10 juin 2021

Cinema CAPA 2 JP (2) Cinema CAPA 2 JP (2)  

 

Ces dernières semaines, plusieurs classes ont profité de leur Pass Région pour aller voir le court-métrage (d’1h21 !), « J’ai perdu mon corps », au cinéma de l’Espace Malraux.

 

Les élèves ne connaissaient pas le thème du film, du moins n’avaient-ils pas cherché… et ils ont sans doute bien fait, pour se laisser porter par ce court-métrage récompensé par le Grand Prix de la Semaine de la critique de Cannes 2019 et par deux Prix, au Festival d'Annecy.

 

Le thème de la main coupée n’a rien d’inédit. Gérard de Nerval en avait fait le sujet d’une nouvelle « La Main enchantée » qui fut adaptée au cinéma par Maurice Tourneur, en 1943, sous le titre de « La Main du Diable ». Il y eut aussi « Les Mains d’Orlac », roman mi-policier, mi-fantastique écrit par Maurice Renard et adapté quatre fois au cinéma.

Ici, Jérémy Clapin, le réalisateur, inspiré de la nouvelle "Happy Hand", de Guillaume Laurant, insiste sur un autre aspect : la recherche irrépressible de ce qui manque, la quête impérieuse du membre qui cherche son corps dont il dépendait.

 

A Paris, Naoufel tombe amoureux de Gabrielle. Un peu plus loin dans la ville, une main coupée s’échappe d’un labo, bien décidée à retrouver son corps. S’engage alors une cavale vertigineuse à travers la capitale, semée d’embûches et des souvenirs de sa vie jusqu’au terrible accident. Naoufel, la main, Gabrielle, tous trois retrouveront, d’une façon poétique et inattendue, le fil de leur histoire...

En noir et blanc, Jérémy Clapin nous décrit l’enfance de Naoufel. En couleurs, son adolescence et sa rencontre avec Gabrielle. En couleurs également, le parcours pleins d’embûches d’une main coupée. De quoi est capable une main toute seule, coupée des autres membres ? Cette main vivante, semble dotée d’émotions et va puiser dans ses forces et sa réflexion pour retrouver son corps, pour retrouver Naoufel.

 

Ce film surprenant, audacieux, inventif, émouvant, pour adultes, s’encombre de peu de dialogues, mais est servi par la beauté des images, leur précision et leur poésie et d'une bande son étonnante. A travers ces deux personnages et la main du jeune Naoufel, Jérémy Clapin interroge la relation aux mondes, aux autres. Il pose la question de la place de la différence dans le monde d’aujourd’hui.

« J’aime bien que l’étrange, le bizarre deviennent acceptables et même le sujet principal du film et que les personnages aient envies de suivre quelque chose qui au départ n’est pas attirant… » confiait-il à Télérama.

 

Les élèves ont été captivés par l'histoire de cette main et pris par la finesse de ce film d'animation profondément touchant. Si vous ne l'avez pas déjà vu, nous vous le conseillons vivement !

 

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