"Quand vous ne voyez pas le service, c'est que vous êtes le produit", dit l'adage...
En janvier, Médiamétrie publiait une étude qui montrait qu'aujourd'hui, 70% des jeunes de 15 à 34 ans utilisent quotidiennement les réseaux sociaux pour s'informer, or, la propagation de fausses informations y est très importante, mais contrairement aux idées reçues, le partage de fausses informations ne serait pas dû à un manque de recul sur l’information ou à des biais politiques, mais plutôt à une routine encouragée par les réseaux sociaux qu'il faut prévenir... C'est la raison pour laquelle Renaud Gardette, journaliste pour France 3 Auvergne Rhône-Alpes, est intervenue auprès des élèves de 3e.
Au cours de son intervention, il a présenter son métier de journaliste et les qualités pour y arriver. Il faut être curieux de tout et aimer être au contact des gens, mais surtout, il faut arriver à se démarquer. Chaque année, 1000 candidats souhaitent entrer en école pour seulement 12 écoles de journalisme... Ce qu'il aime dans ce métier, c'est l'absence de routine. Chaque jour est différent ! C'est un métier de terrain dans lequel il faut sans cesse aller à la chasse aux informations et vérifier !
Après la présentation de quelques reportages qu'il a pu réaliser dans la région et les coulisses de ces derniers, il a rappelé qu'aujourd'hui, les adolescents passent environ 2h30 par jour sur les réseaux sociaux - principales sources d'information pour eux, soit dans une vie, près de 7 ans... sauf que sur ces plateformes, on partage tout et rien à la fois.
L'information n'est pas forcément vérifiée et plus son caractère émotionnel, engageant, cathartique est fort, entrainant des réactions de colère, d’amusement, de perplexité, plus les "Fake News" circulent rapidement... En bref, plus c'est gros, plus c'est choquant, plus c'est efficace ! Les fake news se nourrissent du fait que les personnes les approuvent et les diffusent.
Parmi les nouveaux "médias", il y a les pièges à clique, ces encarts insolites qui pullulent sur tous les sites Internet, même les plus officiels et qui rapportent beaucoup d'argent aux hébergeurs, il y a les media satiriques comme le Gorafi, souvent repris à tort. Heureusement d'autres media se sont créés pour contrer les mauvaises informations et lutter contre la désinformation de la population comme « Les décodeurs » pour Le Monde, « Check News » pour Libération, ou « Vrai ou fake » pour France Info. Ici, les journalistes écument la toile pour vérifier, confirmer ou infirmer les publications les plus virulentes.
Concrètement Renaud a montré plusieurs exemples de faux ou de détournements d'images, mais aussi de son et de vidéos, grâce aux nouveaux outils, à la disposition de tous aujourd'hui pour les réaliser, notamment l'IA.
Pour être plus averti face aux médias et être en mesure d’identifier les fake news, il existe plusieurs questions à ce poser :
- Le compte qui a partagé cette publication l’a-t-il fait dans un intérêt personnel ou professionnel ?
- Sur quel aspect le contenu centre-t-il notre attention ?
- Ces informations semblent-elles raisonnables ?
- S’agit-il d’un compte réputé ou qui cite des sources connues, d'un média indépendant ?
- Pourquoi cette publication est-elle importante pour le compte qui l’a partagée ?
- D'où vient cette image - grâce à Google Reverse ou Fotoforensics.
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L’éducation aux médias et au sens critique est essentielle pour lutter contre les fakes news et ses conséquences : risque d’enrôlement, manipulation et théorie du complot, radicalisation… Le numérique n’est pas à l’origine des fake news, mais la viralité des réseaux sociaux contribue fortement à en élargir sa diffusion !
Nous voici avertis, à nous d'éviter leurs propagations.