Bonjour Alexandra,
On a pour habitude de retrouver le témoignage d'anciens du Bocage, en situation, mais une fois n'est pas coutume, tu viens de récupérer ton diplôme et poursuis cette année tes études. Nous te remercions d'avoir accepté de témoigner sur la poursuite d'étude après un Bac Pro SAPAT!
Pour commencer, peux-tu s'il te plait brièvement te présenter à nos lecteurs et nous dire ce que tu prépares aujourd'hui!
Alexandra : Biensûr! Je suis chambérienne et après ma 3e au collège Saint François de Sales, je suis entrée en Bac Pro SAPAT, au Bocage. Je viens d’ailleurs de recevoir mon diplôme après 3 ans d'étude ici !
Aujourd’hui je prépare un diplôme d’état pour devenir, dans 3 ans, assistante sociale (AS). Je ne pensais pas qu'il existait des passerelles entre mon Bac Pro et cette formation, mais monsieur Burlet m'a dit qu'un ancien l'avait fait, alors que c'était possible ! Je me suis renseignée et en septembre, j'ai intégré l'Institut de Formation en Travail Social (IFTS), à Echirolles, même si pour le moment, je suis les cours à distance. Heureusement, comme au Bocage, nous sommes très suivis et très bien accompagnés. Nous partageons les cours avec 2 autres filières : Educateurs Spécialisés (ES) et Educateurs de Jeunes Enfants (EJE) ou plutôt éducatrices de jeunes enfants, car comme dans ma classe où nous sommes 19 filles, le public est uniquement féminin. Les 10 garçons de la promo sont uniquement en formation d’éducateur spécialisé, ce qui est bien dommage. Je me rends compte que mon Bac Pro me sert énormément.
Ce qui est vraiment nouveau pour moi, ce sont les cours de politiques sociales, publiques et familiales et le droit, mais j'apprends énormément! Pour compléter la théorie, chaque année, nous aurons 2 périodes de stages à faire. Je viens de finir le premier, effectué au Centre Médico Psychologique (CMP) du Centre Hospitalier Alpes-Isère. Le prochain est programmé au Secours Catholique.
L’avantage en CMP, c’est que nous travaillons en équipe et que nous pouvons suivre les familles.
Quelles ont été tes missions au CMP?
Alexandra : Le métier d’AS consiste à intervenir auprès de personnes, familles ou groupes confrontées à diverses difficultés. Nous les recevons, les écoutons, dans leur intégrité pour apporter des solutions adaptées et améliorer leurs conditions de vie sur le plan social, sanitaire, familial, économique, culturel et professionnel. A la différence des métiers des services à la personne, nous ne faisons pas pour elles, nous les accompagnons à être plus autonomes, trouver leur place dans la société et les rendre acteurs de leur vie.
Au CMP, nous recevions les parents des enfants suivis au centre, tous porteurs de handicap : TND, TSA, DYS ou des jeunes souffrants de troubles de l’anxiété. Notre mission, avec l’assistante sociale en place, consistait à faciliter le quotidien de ces parents. Cela peut passer par la commande d’un taxi pour accompagner l’enfant dans ses nombreux suivis médicaux, quand eux travaillent, la recherche d’un orthophoniste, la constitution d’un dossier MDPH… L’avantage dans ce type de centre, c’est que nous travaillons en équipe. Ici, nous étions en lien avec un éducateur spécialisé, un psy, un pédo-psy, un psychomoteur, une infirmière. De part la structure, nous avons un suivi régulier des situations et des familles.
L’avantage de ce métier, c’est que nous pouvons travailler ou intervenir dans beaucoup d’établissements : les écoles, les lycées, des structures de la petite enfance ou de l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE), dans des maisons de quartier, des centres sociaux, en Centre Intercommunal d'Action Sociale (CIAS), en entreprises, en milieu carcéral, en hôpitaux ou en EHPAD… Les débouchés sont nombreux et il n’est pas rare que nous trouvions un emploi avant même de finir notre dernière année !
Sais-tu déjà dans quel domaine tu aimerais t'orienter?
Alexandra : La précarité et l’accès aux droits m’intéressent beaucoup aujourd’hui, mais j’ai tant à découvrir.
Qu'est-ce qui te plait dans ce métier?
Alexandra : Ce qui me plait dans ce métier c’est que l’on accueille tout le monde et que nous apportons un soutien moral à ceux qui en ont besoin.
Quels pourraient être les inconvénients ?
Alexandra : Je pense que pour supporter ce métier, il faut être capable de bien analyser les situations, savoir prendre du recul, être empathique sans pour autant s’attacher trop aux gens. Tout dépend du niveau de sensibilité de chacun.
Comment as-tu connu le lycée?
Alexandra : J’ai connu le lycée lors du Forum des Métiers du Collège de Saint Anne. J’y avais rencontré madame Créton et deux élèves qui ont fini de me convaincre de m’engager dans cette voie, ce qui n’était pas forcément facile puisque dans ma classe, j’étais la seule à opter pour la voie pro.
Le service à la personne était fait pour moi !
Vers quelle spécialisation t'es-tu orientée?
Alexandra : Je suis une personne qui aime être active et qui plus est, adore la relation aux autres. Le service à la personne était fait pour moi !
Où as-tu fait tes stages?
Alexandra : J’ai fait mon premier stage au Château du Talweg, à la maison de l’enfance de Chambéry le Haut, où j’étais animatrice du centre de loisirs. J’aidais aux repas, à l’habillement des enfants de 3 à 6 ans. Les deux autres stages, je les ai fait à l’EHPAD Agelia où j’ai eu plusieurs casquettes : aide-soignante, aide-service hospitalier (ASH), accueil, animation, comptabilité… J’ai tant adoré ce stage que j’y suis retournée.
Au Bocage, nous ne sommes pas stigmatisés
Qu'est-ce qui t'a plu au lycée?
Alexandra : Au Bocage, nous ne sommes pas stigmatisés et il y a de super professeurs. Grâce à eux, j’ai découvert que j’aimais les cours. Monsieur Cudraz a même réussi à me faire aimer les maths ! J’ai aussi beaucoup aimé toutes les activités : journées, semaines à thème comme le jeu d’intégration, les Erasmus Days, la semaine DD, la journée Don Bosco, mais aussi les encadrantes de la vie scolaire qui nous connaissent tous personnellement, ou encore les cours de madame Destremau. Nous sommes même partis en stage, en Espagne, travailler en crèche !
Que t'a apporté le lycée?
Alexandra : Le Lycée m’a donné confiance en moi.
Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?
Alexandra : N’écoutez pas les autres et faites ce que vous voulez faire, à fond ! Il faut s’accrocher quand c’est difficile et se donner les moyens. On peut toujours rebondir, mais pour cela, faites confiance à 100% aux professeurs et aux encadrants du lycée, vous êtes entre de bonnes mains.
As-tu déjà été émue au cours d’une de tes expériences?
Alexandra : A la fin de mon dernier stage, toute l’équipe était là pour me dire au revoir et me dire que j’étais sur la bonne voie. Ils m’ont montré toutes les qualités du travail social. Et pour moi qui détestait le travail d’équipe, cette expérience m’en a donné une toute autre vision et l’intérêt de travailler en pluridisciplinarité !
Souvenir du stage Erasmus en Espagne
Un grand merci Alexandra pour ce témoignage passionné.
On te souhaite une bonne continuation dans tes études et peut-être à bientôt quand tu seras en poste!