Le Bocage nous aide à forger notre esprit, on a un autre œil sur le monde.

Rencontre avec Adrien Vallario, ancien élève en BTS Production Horticole et Paysage au Lycée Costa de Beauregard, du CNEAP, à Chambéry.

le Lundi 06 sept 2021

Adrien Vallario3 Adrien Vallario3  

 

Bonjour Adrien,

 

Je te remercie d'avoir répondu présent à notre appel, grâce à Monsieur Dubonnet, aujourd'hui à la retraite, qui nous a donné de tes nouvelles!

 

Peux-tu s'il te plait te présenter en quelques mots?

 

Adrien : Je m’appelle Adrien. J’habite à Chamousset, près de Saint-Pierre d’Albigny. J’ai fait un Bac STG CGRH au Lycée du Granier, avec une mention AB. Après j’ai voulu faire psycho, à l’Université de Savoie, pour mieux comprendre les relations humaines, mais comme j’avais toujours autant de mal à comprendre l’Homme et que je souhaitais être utile aux autres et à la planète, je me suis dirigée vers le soin des plantes, avec un nouveau but : devenir maraîcher.

 

Où travailles-tu aujourd'hui?

 

Adrien : Depuis 6 mois, je travaille chez Terre Solidaire  en CDDI : contrait à durée déterminée d’insertion, à Planaise. En raison de mon anxiété, après mes études de BTS, j’ai eu du mal à trouver un travail sur le long terme. J’avais postulé dans l’association pour être encadrant, mais il n’y avait pas de poste disponible. J’ai pris cette option pour me forger une expérience dans le maraîchage bio, car c’est vraiment dans ce secteur que je veux travailler. J’aimerai rester au moins une année complète pour voir toutes les cultures. A la fin de mon contrat, je ne pourrais être renouvelé qu’un an de plus. Nous verrons !

 

Peux-tu nous présenter Terre Solidaire?

 

Adrien : Cela fait plus de 20 ans que Terre Solidaire s’est implantée en Savoie. En 1997, l’idée de créer un lieu d’accueil pour des personnes en grande difficulté naît dans la Combe de Savoie. Le projet de Terre Solidaire est alors porté par plusieurs associations : Habitat et Humanisme, Les Restos du Coeur, Le Secours Catholique et Emmaüs. Le Projet Associatif de Terre Solidaire s’appuie sur deux piliers : l’insertion et le maraîchage. Par l’activité au jardin, Terre Solidaire va permettre à des personnes en difficultés sociales et professionnelles de retrouver confiance en eux. Comme les Triandines, Terre Solidaire fait partie des Jardins de Cocagne. Le but n’est pas de former spécifiquement les ouvriers au maraîchage, le maraîchage est un support pédagogique et de remobilisation pour des personnes éloignées de l’emploi. En ce moment nous devons être 3 à venir du sérail et l’avantage, c’est que nous sommes dans un environnement propice pour que les bonnes herbes poussent !

Je vois que l’organisation, c’est un vrai métier !

Quelles sont tes missions?

 

Adrien : En ce moment, nous faisons beaucoup de plantations. Cette semaine, j’ai aussi installé 250m de toile tissée et j’ai aussi eu à monter une serre, mais en général, le travail est très varié. Je peux aussi bien avoir à m’occuper de préparation de paniers que de commandes, semer ou suivre les plantations, désherber (et il y en a beaucoup), m’occuper de l’installation de rampes d’arrosage… En raison des pluies de mai, nous étions très en retard sur les cultures de nos légumes mais nous nous sommes rattrapés ! Je vois que l’organisation, c’est un vrai métier ! Ici nous sommes 20 ou 30 salariés pour 4 encadrants. Nous livrons chaque vendredi 270 paniers d’Albertville à Pontcharra en passant par Chambéry, la plupart du temps en magasin bio. L’espace de culture de Terre Solidaire va encore être amené à grandir car la ville de Montmélian vient de nous mettre à disposition une nouvelle parcelle pour approvisionner ses cantines en légumes de saison et locaux.

 

Qu'est-ce qui te plait dans ce métier ?

 

Adrien : Tout me plait, sauf me râper les genoux… (rire). Ce qui est difficile c’est la chaleur l'été, dans les serres, mais cela ne me déplait pas.

 

Pourquoi es-tu restée dans la région?

 

Adrien : Mes amis sont ici.

 

Comment as-tu connu le Lycée Costa de Beauregard et cette formation?

 

Adrien : Je connaissais déjà le lycée par bouche à oreille, mais j’ai découvert ses formations grâce à la plateforme d’orientation Post Bac. J’ai aussi découvert que le lycée appartenait au réseau Don Bosco, c’est renommé, je n’avais donc aucun risque à venir ici en BTS.

Le Lycée nous aide à forger notre esprit, on a un autre œil sur le monde.

Que t'a apporté le lycée?

 

Adrien : J’ai beaucoup appris dans les 4 domaines de l’horticulture, ce qui ouvre des perspectives. Le Lycée nous aide à forger notre esprit, on a un autre œil sur le monde. D’autant plus dans une société où l’agriculture est peu valorisée, alors que selon moi, elle est la chose la plus importante. C’est dommage que de moins en moins de gens se sentent concernés et ne se tournent pas vers ces études.

 

Qu'est-ce qui t'a plu au lycée?

 

Adrien : J’ai aimé l’accompagnement fait par les professeurs, notamment les cours avec madame de Saint-Phalle (NDLR, toujours en poste!). En BTS, nous avons vu plein de choses, nous sommes allés à la rencontre de nombreux professionnels. Pour le PIC, nous avions organisé une conférence sur les plantes médicinales et une dégustation. Ce PIC nous a permis de sortir de notre zone de confort. Nous avons aussi eu la chance de partir aux Canaries sur l’Ile de Ténérife. Je me rappelle encore des arbres du fabuleux jardin botanique ! Pour faire ce voyage, nous avions récolté des fonds en organisant des ventes de gâteaux, de livres, de jus de pommes. Avec un petit groupe, nous avions initié un potager à Notre-Dame. Ici, il n’y a pas de réticence vis-à-vis de ceux qui sont différents. On est libre de porter nos projets ! Une seule chose m’a déplu : l’expérimentation.

 

Où as-tu fait tes stages?

 

Adrien : J’ai fait mon premier stage chez Xavier et Gilbert Perrin, à Planaise, avant d’y retourner en octobre pour ma 2e année. Le problème, quand je vais chez eux, c’est que je repars toujours avec une caisse de légumes ! C’est très convivial de travailler à leurs côtés. L’été, j’ai également fait un stage chez Petite Nature, un autre maraîcher bio à Chambéry qui tient son magasin en vente directe tous les vendredis.

Dans les études, tout est utile au final, tout est lié !

Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?

 

Adrien : Apprendre les plantes, c’est bien ! Il faut aller jusqu’au bout dans vos études, il y a tellement de choses intéressantes à apprendre. Tout est utile au final, tout est lié !

 

Quelle est ta plante préférée?

 

Adrien : Quand on était au lycée, on avait un délire autour des stolons. On trouvait cela formidable qu’une plante puisse se cloner à partir d’un bout de bras. Du coup, je dirais le « chlorophytum », c’est joli, elle fait plein de feuilles longues et vertes !

 

 

Merci Adrien pour ton témoignage!

Bonne continuation chez Terre Solidaire et bon vent à toi pour la suite!

 

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