J'ai passé au Bocage mes plus belles années !

Rencontre avec Mathieu Halbwachs, ancien étudiant en BTS Production Horticole au Lycée Costa de Beauregard, du CNEAP, à Chambéry.

le Jeudi 13 jan 2022

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Bonjour Mathieu, tu as étudié au Lycée Costa de Beauregard il y a plus de 10 ans. Tu as depuis eu 1000 vies et tu habites aujourd’hui entre la République Démocratique du Congo et Chambéry. Nous avons hâte de connaitre ton parcours d'aventurier !

 

Peux-tu nous raconter ton parcours ?

 

Mathieu : Je m’appelle Mathieu Halbwachs, j’habite sur Saint Jean d’Arvey. Je n’ai jamais été un très bon élève mais j’ai passé mon Bac au Lycée Monge, avec mes dreadlocks et mon rat qui m’accompagnait partout ! Je me suis d’abord orienté vers un BTSA Gestion et Maitrise de l’eau à la MFR de Saint Etienne que je n’ai pas terminé. A l’époque, j’offrais des fleurs dans la rue, c’est peut-être la raison pour laquelle j’ai passé mon CAP Fleuriste à Anger. Par la suite, j’ai continué mes études en BTSA Production Horticole, option maraichage au Bocage, mais je n’ai pas passé le diplôme. J’ai travaillé quelques années dans les vignes, en Savoie, avant de partir, avec ma compagne et amie, au Brésil pour tenir un hôtel familial à Tiradentes, la Pousada Villa Saint Joseph pendant 6 ans. Nous y avons accueilli des mariages, des séminaires, des séjours en immersion linguistique et des événements, comme un départ de montgolfière du jardin ! A mon retour en France, j’ai travaillé comme facteur puis comme caviste chez Métro avant d’entrer chez Eiffage, après une petite formation en fibre optique, pour gérer la maintenance, le contrôle et le dépannage.

Depuis un an, j’ai intégré l’entreprise de mon père.

 

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Que fais-tu dans cette entreprise ?

 

Mathieu : L’entreprise de mon père, volcanologue et scientifique, existe depuis 35 ans et s’appelle aujourd’hui Limnological Engineering. Elle emploie 4 salariés dont la mission est de dégazer le golfe de Kabunodu, sur le lac Kivu en République Démocratique du Congo qui menace d’exploser et de radier la vie autour de Goma, une ville d’un million d’habitants. Le lac Kivu s'étend aussi sur la frontière Rwandaise. Il est situé au-dessus de vastes réserves de gaz - un mélange de méthane et de dioxyde de carbone accumulé dans le fond de l’eau, qui représente un réel péril pour les populations environnantes, à l’instar de ce qui est déjà arrivé aux lacs Nyos et Monoun (Cameroun en 1984 et 1986 faisant près de 1800 morts) et Dieng (en 1974, en Indonésie). Pour se faire, nous avons fabriquer une station pilote chargée de siphonner le dioxyde de carbone du lac. Depuis ma prise de poste, comme chef de chantier, il y a un an, l’ambition est d’accélérer le processus en installant 3 nouvelles stations, 4 fois plus importantes. J’ai donc été chargé de recruter au niveau local et d’affréter le matériel nécessaire pour la construction et l’installation de ces stations.

Au-delà de cette mission écologique et humanitaire, le lac Kivu possède un énorme potentiel énergétique qui m’amène à m’occuper aussi des relations politiques locales.

 

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Qu'est-ce qui te plait dans ce métier ?

 

Mathieu : L’AVENTURE et la nouveauté. Avec mon père, depuis que je suis tout petit, nous avons toujours beaucoup voyagé, exploré. Je me rends compte que je m’ennuie très vite dans un poste fixe et que j’aime bien défricher, changer d’univers, faire des choses nouvelles et quand les journées ne se ressemblent pas !

Une sensibilité à l’écologie, des connaissances horticoles que j'ai toujours su mettre à profit

Que t'a apporté le Lycée ?

 

Mathieu : Une sensibilité à l’écologie, des connaissances horticoles que j'ai toujours su mettre à profit : comme jardinier à la pousada, quand je ne parlais pas encore couramment le brésilien, et encore aujourd’hui, dans mon jardin et de belles amitiés que je continue d’entretenir ! 

 

Qu'est-ce qui t’a plu au Lycée ?

 

Mathieu : Moi qui n’était pas très scolaire, j’ai passé au Bocage mes plus belles années, que ce soit la pédagogie utilisée par les enseignants, les apprentissages : un pas dans le professionnel, un pas dans la pratique et un autre dans la théorie ou dans les rencontres et les amitiés que j’ai noué ces années-là !

Nous avons eu la chance de partir en étude de territoire à Anneyron puis en voyage d'étude en Toscane. A Chambéry, j'étais en colocation, c'était une vraie auberge espagnole… au fil des soirées, nous nous sommes rendus comptes que nous avions accueillis chez nous près de 50 nationalités différentes !

 

Où as-tu fait tes stages ?

 

Mathieu : En BTS, j’ai fait un stage chez Xavier Perrin à Planaise, en maraichage puis au Brésil, dans la distillerie traditionnelle de Cachaça, le rhum local du Brésil, à Sao Jaoa del Rei, appelée CACHAÇA SÉCULO XVIII, Coronel Xavier Chaves.

Cherchez l’aventure, ne restez pas dans une case !

Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?

 

Mathieu : Cherchez l’aventure, ne restez pas dans une case si vous vous ennuyez, il faut oser prendre des risques et suivre nos envies !

 

Quelle est ta plante préférée ?

 

Mathieu : L'aubergine parce que c'est bon et beau !