Dans le cadre de leur semaine Santé et Développement Durable, les élèves de 1ère Horti et Paysage ont été sensibilisés au principe de méthanisation utilisé dans le secteur agricole pour proposer une alternative aux énergies fossiles.
Marais, rizières, fonds de lacs, intestins d'animaux, en particulier des ruminants, on retrouve la méthanisation dans d’innombrables milieux à l’état naturel, et même dans le côlon des êtres humains ! Pourtant, aussi ancienne soit-elle, il aura fallu du temps pour découvrir son action et l’apprivoiser. Entre production d’énergie, traitement des eaux usées et des effluents d’élevage, plus de 100 ans vont s’écouler entre sa découverte par le savant italien Alessandro Volta (1745-1827), en 1776, et ses premières utilisations !
Nadège Perret, chargée de suivi biologique chez Méthalac, une des 10 entreprises de ce secteur, implantée à Technolac, est venue parler de la filière et présenter son activité.
Créée il y a une dizaine d'année, cette société familiale produit de la conception, la construction, la maintenance au suivi biologique, avec ses 50 salariés, des unités de méthanisation agricoles pour créer, à partir de la fermentation de matières organiques, du biogaz. Leur plus proche unité se situe à Morestel, en nord Isère.
Pour introduire cette énergie alternative à l'énergie fossile, notamment au gaz naturel, que l'on importe de Norvège, Russie ou des Pays-Bas, Nadège a commencé par présenter le mix énergétique actuel de la France et ses besoins.
En 2020, la consommation primaire de la France s’élèvait à 2 571 TWh.
Concrètement, la méthanisation est un procédé complexe qui permet d'altérer des déchets organiques, qu'ils viennent de déchets agricoles, urbains (tontes, feuilles de paysagistes), alimentaires ou de stations d'épuration, en biogaz et digestat, utilisable comme compost.
Pour fonctionner, ces déchets sont stockés dans des cuves cylindriques et hermétiques, les « digesteurs » ou « méthaniseurs » plusieurs semaines, avant d'être transformés en gaz naturel et fertilisant, par l'action de micro-organismes (bactéries), dans un environnement chaud et aqueux et en l'absence d'oxygène.
Pour les agriculteurs, c'est un moyen de valoriser les matières organiques de ses bêtes pour en faire un fertilisateur "maison", de compléter ses revenus en produisant de l'énergie verte et de réemployer la chaleur produite lors de la transformation, en circuit court pour ses serres, un batiment ou un séchoir.
Sur le territoire Savoyard, si le lycée Reinach, très en avance sur son temps, n'a pas poursuivi son expérimentation pour fournir l’établissement en électricité, et en engrais naturel, Routin, le fabriquant de liqueurs et sirops installé à la Motte-Servolex recycle et valorise ses rejets de production grâce à sa station de méthanisation depuis près de 10 ans et l'usine de dépollution de l'eau de Grand Chambéry a également inauguré cette année son unité.
Aujourd'hui, le biogaz, avec ses 354 sites et 1400 unités de production nationales, peut apporter une réponse concrète aux enjeux d’indépendance énergétique de la France. L'objectif national est de passer de 3% à 10% de production d'ici 2030, grâce à la multiplication d'unités.
La rencontre s'est terminée par un Kahoot qui a permis aux élèves de voir ce qu'ils avaient compris de la présentation de Nadège. Les trois premiers ont même été récompensés !
Pour en savoir plus, le célèbre animateur Jamy s'est rendu dans une exploitation agricole pour en apprendre plus sur ce procédé écologique qui permet de produire du biogaz... On le suit !