Alors que leur amplitude horaire et la durée de leur semaine de travail sont longues, ces professionnelles font face à des exigences qui alourdissent encore leurs conditions de travail, décrivent trois sociologues dans leur contribution au projet de médiation scientifique « Que sait-on du travail ? » du Laboratoire interdisciplinaire d’évaluation des politiques publiques (Liepp) de Sciences Po.
Dix heures : c’est l’amplitude horaire médiane des assistantes maternelles travaillant pour des particuliers employeurs, observée par les sociologues Geneviève Cresson, François-Xavier Devetter et Julie Lazès. Cela signifie que la moitié d’entre elles dépassent cette durée chaque jour. A 8 heures, 77 % des assistantes maternelles du particulier employeur sont au travail, contre 51 % de l’ensemble des salariés français. A 18 heures 15, la majorité d’entre elles (54 %) sont toujours à pied d’œuvre, contre un quart de l’ensemble des salariés.
En 2019, la durée hebdomadaire de travail des assistantes maternelles était de 41 heures 45, quand la moyenne de celle des employées était de 32 heures 25. Si leur temps de travail paraît colossal, il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg. Alors que ces 390 000 professionnelles de la garde d’enfants de moins de 3 ans (à 97 % des femmes) permettent aux parents de mieux concilier vie professionnelle et vie privée, elles sont loin de pouvoir en dire autant.
Extrait du Monde.