Les élèves de 2nde Bac Pro SAPAT (Services aux personnes et animation des territoires) ont rencontré Valentin KOMASA, directeur de l'APAJH 73 et Solenne CLERC, responsable médico-sociale de la structure, lors d'une visite de l'ESAT (Établissement et service d'aide par le travail) organisée par la Communauté 360, dans le but de créer des vocations et de casser les barrières autour du handicap.
L'APAJH a été créée en 1972 pour gérer des personnes en situation d'handicap, avec un Pôle Travail Adapté et un Pôle Accueil Hébergement d'une trentaine de personnes, en foyer d'hébergement, de vie et accueil de jour.
L'ESAT de l'APAJH 73 accueille 90 travailleurs d'au moins 20 ans, reconnus comme handicapés, qui ne peuvent pas, aujourd'hui, exercer une activité professionnelle de 35h, en milieu ordinaire, du fait de leur handicap. Ici, elles font de la sous-traitance industrielle (conditionnement, emballage, montage, tampographie, logistique, stockage) pour les entreprises locales : Téfal, Opinel, Routin, Alpina, Beerscuit, Koralp... et des espaces verts (création et entretien). La formation se fait sur place, entourée des moniteurs d'atelier, des coordinateurs de services, des responsables médico-sociaux et chargés de parcours. Parmi les 8 ESAT que compte la Savoie, d'autres proposent des activités en restauration, fromagerie, biscuiterie, blanchisserie, imprimerie... Malgré tout, la liste d'attente pour rejoindre un ESAT est longue. A l'APAJH, le turn-over est de 10 à 12 personnes par an.
Lors de cette rencontre, nous sommes partis de la vision des jeunes du handicap pour ouvrir la discussion et montrer que les personnes handicapées sont avant tout, des personnes et que malgré leur handicap, elles ont besoin d'être rattachées à la normalité et d'être reconnues dans leur utilité sociétale, notamment à travers le travail auquel elles sont très attachées.
Au cours de la visite des ateliers, nous avons eu l'occasion de parler avec des travailleurs fiers de nous présenter leur mission, tantôt minutieuses, tantôt standardisées. Nous avons également rencontré des moniteurs d'atelier, ainsi qu'une ancienne élève des Charmilles : Cécile MAZINGUE. Pour eux, les qualités pour exercer en ESAT sont d'avoir le sens de l'accompagnement, de l'organisation et de l'adaptation. L'un d'eux à quitter le milieu industriel pour retrouver l'humain, dans une industrie conduite par la guerre des prix et privilégier l'accompagnement.
Aujourd'hui, l'ESAT doit faire face à la crise économique et doit parfois mettre ses salariés en chômage technique faute de missions données par leurs clients.
Suite à la visite, les élèves ont été surpris parfois de ne pas pouvoir discerner les travailleurs, des équipes encadrantes.
"L'appréhension vis à vis de la rencontre avec les personnes en situation d'handicap est partie dès que nous les avons rencontrés ils étaient tous accueillants et souriants ce qui nous a mis à l'aise", explique l'une d'elle à l'issue de la visite. "Je me suis rendu compte que travailler en ESAT était très semblable à un travail en milieu ordinaire", complète une autre.
" J'ai pu découvrir les métiers d'éducateur spécialisé et de moniteur d'atelier", termine une troisième.
Nous remercions chaleureusement nos hôtes pour le temps accordé pour cette visite très instructive et tous les travailleurs qui nous abordé et présenté leurs activités, avec joie.
