La société nous presse à choisir trop vite notre voie, alors qu’il n’y a pas d’urgence

Rencontre avec Héloïse Lascoux, ancienne élève du Lycée Agricole Privé Costa de Beauregard du CNEAP, à Chambéry, dans le cadre de la semaine des Métiers de l'Agriculture (2 au 6 nov.2020), organisée par l'ANEFA.

le Mardi 03 nov 2020

Dans le cadre de la semaine des métiers de l'agriculture, nous avons retracé le parcours d'anciens élèves. La plupart y ont trouvé leur voie et un emploi - comme beaucoup de ces secteurs recrutent - d'autres ont rebondi ailleurs ou se sont tournés vers d'autres horizons.

Aujourd'hui, nous avons interviewé Héloïse Lascoux, 23 ans. Héloïse a suivi un CAP Production Horticole au Lycée Costa de Beauregard de 2014 à 2016, avant de prendre une année de césure pour agir comme bénévole dans différentes structures. Un certain regard, un engagement sans faille pour accompagner les autres, elle nous raconte son parcours atypique, ses expériences et son retour, aujourd'hui, vers ses premiers amours: l'animation!

 

    Heloise Lascoux Heloise Lascoux  

 

Bonjour Héloïse,

 

Tu as passé deux années au Lycée du Bocage pour te former aux métiers de l'horticulture. Après de nombreuses expériences dans le social et le handicap, tu t'orientes aujourd'hui vers les métiers de l'animation. Un an après tes études de CAP, tu pars la tête pleine de projets, agir comme bénévole sur la région. Qu'as-tu fait au cours de cette année?

 

Héloïse: Au cours de cette année, j’ai travaillé à l’association de la Marmotte, auprès d’enfants et d’adolescents malades ou en situation de handicap pour leur proposer des activités ludiques et récréatives chez eux ou en extérieur. A l’Unicef, j'ai mené différentes actions pour sensibiliser le public aux droits des enfants et mettre en place des évènements de collecte de dons. J'ai aussi donné de mon temps aux Restos du Cœur. Suite à ces expériences, j’ai voulu faire un service civique. C’est ainsi que pendant un an, j’ai rejoint deux structures : l’APF (Association des Paralysés de France) et les Epinettes à la Ravoire, une résidence sociale temporaire qui héberge des jeunes travailleurs et des familles en attente d’un logement de droit, où ma mission était de sensibiliser les habitants sur les questions d’environnement et de les former au tri des déchets.

 

Comment as-tu connu ce lycée et pourquoi as-tu choisi de t'y former en horticulture?

 

Héloïse: J’ai connu le Lycée Costa de Beauregard grâce à ma maman et au SAMSAH (Service d'accompagnement médico-social pour adultes handicapés). Je n’ai pas vraiment choisi ma formation au lycée Costa de Beauregard. Je n'avais alors que 16 ans et sortais de deux ans d’alternance, en internat (4e et 3e ), à la MFR de Château Chapeau Cornu, à Vigneux, en Isère. A l’époque, je voulais déjà me diriger vers les métiers de la petite enfance, mais porteuse d'un handicap invisible, portant sur des troubles de la mémoire immédiate, mon entourage m'a encouragé à poursuivre mon parcours vers les métiers de l'horticulture.

 

Où as-tu fait tes stages?

 

Héloïse: Au cours de mes années d'étude au lycée, j'ai fait mes stages chez Vuillermet et en paysage, mais j’avais déjà fait bien d’autres stages avant, en horticulture, agriculture et soin animalier tant en animalerie qu'en écurie, comme palefrenier, étant en alternance depuis la 4e.

 

 

Qu'est-ce qui t’a plu au Lycée?

 

Héloïse: Au lycée ce qui m’a plu c’est la gentillesse des professeurs que j'ai eu. J'aimais aussi beaucoup les matières qui sont enseignées. Les relations que j'ai construites au lycée et les expériences que j'y ai vécu me permettent encore aujourd’hui d’évoluer.

 

"Les échecs sont là pour nous faire grandir et progresser".

 

Où travailles-tu aujourd'hui?

 

Héloïse: Je n'ai pas encore pris de poste. A titre personnel, je participe au GEM l’Oasis (Groupe d’Entraide Mutuelle) de Mérande, un dispositif issu de la loi du 11 février 2005 sur « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Cette association culturelle permet aux personnes majeures souffrant de troubles psychiques, de sortir de l’isolement, grâce à des activités et de s’entraider. J'y anime de temps en temps des cours de chant. En parallèle, je poursuis ma formation à la langue des signes et me tourne vers l’animation. Je viens de terminer un stage dans un centre d'animation socio-culturel, l’AMEJ à La Ravoire, et aimerai poursuivre dans cette voie.

 

Qu'est-ce qui te plait dans ce métier?

 

Héloïse: Ce qui me plait, ce sont les enfants !

 

Tu es restée sur la Région. Est-ce par choix?

 

Héloïse: En ce moment, c’est compliqué d’aller ailleurs et après tout, en Savoie, je suis bien !

 

"Il y a des expériences à vivre. On a le temps. Il faut profiter !"

 

Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?


Héloïse: C’est difficile d’apporter un conseil, mais pour moi, les échecs sont là pour nous faire grandir et progresser. La société nous presse à choisir trop vite notre voie, alors qu’il n’y a pas d’urgence. Il y a des expériences à vivre. On a le temps. Il faut profiter !