Tapis rouge pour Marie-Hélène Gendrin, passeuse d'histoires

Conteuse, bibliothécaire, narratrice, écrivaine, Marie-Hélène Gendrin s'amuse avec les mots et les histoires. Elle les collecte, les assemble, les transforme, les raconte, les oublie, les invente, les lit, les récite, les écrit. C'est son travail...

le Mardi 23 fév 2021

marie-helene gendrin 4e et CAPA SAPVER (13) marie-helene gendrin 4e et CAPA SAPVER (13)  

Connaissez-vous le métier de passeur d'histoires?

Dans le cadre du projet Contes, financé par la région Auvergne Rhône-Alpes, Marie-Hélène Gendrin est revenue grâce au soutien des Arts du Récit.

Après avoir donné quelques techniques pour lire des histoires aux enfants, pour construire et écrire leurs histoires et les raconter, pour boucler la boucle, Marie-Hélène s'est mise en scène cette fois pour raconter des contes traditionnels, aux élèves de 4e et de CAPA 1 SAPVER. Vous savez, ces contes qui remontent à la nuit des temps et que les hommes se transmettent, autour d'une veillée, à l'oral, sans trace écrite, et qui se passent de familles en familles, de parents aux enfants.

 

Comme on avait la paix avec le temps, Marie-Hélène a retiré sa montre… et s’est mise à nous raconter des histoires.

La première, vieille comme le monde, c'est l’histoire de Mal de tête, de Point de côté et de la Mort qui, sans le sous et affamés, voulaient soutirer les brebis d’un berger plein d’esprit. Heureusement, l’intelligence du pâtre lui permit de se déjouer de leurs pièges et de se tirer d’un faux-pas qui aurait pu lui coûter la vie.

Le deuxième conte choisi, était un conte merveilleux, l’histoire d’un père et de ses trois filles, plus belles les unes que les autres. Un jour, tandis que leur père devait s’absenter deux semaines, chacune tomba sur sa destinée, écrite dans un grimoire précieusement gardé dans une pièce interdite du château, au grenier. Tout le monde sait combien il est difficile de résister aux interdits, surtout quand on nous en donne la clé… Aussi, la malédiction opéra sur les trois sœurs, épargnant les deux premières qui partirent chacune avec leur prince, à l’exception de la petite dernière qui dû épouser, contre son gré, un cochon. Chemin faisant, la princesse découvrit que le cochon était lui-même prisonnier d’un terrible sortilège qui le rendait cochon, le jour et prince, la nuit. Malheureusement, au lieu de mettre fin à cette peine à l’aide d’une racine donnée par une vieille dame, sans le savoir, elle le précipita dans son asservissement animal. Et c'est ainsi que le cochon s'enfuit, pour toujours. Pour réparer son erreur, elle partit à sa recherche, aidée de la lune, du soleil et du vent. Les épreuves lui permirent de rompre le sortilège et de retrouver son prince, avec qui, s’ils ne sont pas morts, elle vit encore...

 

A ce moment-là, tout le monde était pris par sa voix. On entendait même les oiseaux dehors, chanter.

Nous avons eu le temps d’écouter une troisième histoire, celle d’un jeune homme riche et orphelin, protégé des mauvais gens, par un cail-cédrat, un arbre originaire des forêts équatoriales d’Afrique, jusqu’à ce que l’arbre coupé, brûlé, jeté, disparaisse dans le fleuve et qu’il n’emporte avec lui, les vilains.

Comme il restait encore un peu de place dans nos oreilles, Marie-Hélène nous a raconté une dernière histoire, celle de l’homme perdu dans la forêt qui retrouva son chemin grâce à un simple, maigre et beau mot, connu de tous, qui lui apporta aide et hospitalité : OUI.

 

C’est sur ce récit mystérieux que Marie-Hélène termina son one-woman show d’une heure, en nous livrant les ingrédients d’un bon conte, qu’il soit étiologique, merveilleux, facétieux ou de mensonge, et en nous invitant à continuer la transmission de ces histoires orales dans nos cercles d’amis et de famille. La semaine prochaine, elle reviendra travailler en ateliers, avec les CAPA 1 SAPVER, pour leur permettre à eux-aussi, de raconter sur scène, des histoires aux petits et aux grands, selon la tradition orale.