Vivre l'essentiel, 8 mois avec Astrid, infirmière en Afrique !

Rencontre avec Astrid de Calonne, au retour de 8 mois d'humanitaire dans 5 pays d'Afrique, aux services des populations.

le Mercredi 21 juin 2023

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A la fin de ses études d'infirmière et après une année de COVID, Astrid de Calonne décide de réaliser son projet, partir 8 mois en humanitaire, aux services des autres, dans différents pays d'Afrique. Pour cela, elle va travailler une année à Paris, en cancérologie, économiser, se préparer et organiser son année à l'étranger.

C'est cette expérience qu'elle est venue aujourd'hui raconter, en images, aux élèves de CAPA 1 SAPVER, dans le cadre de leur semaine SDD, la santé de l'homme et de la planète.

 

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En septembre 2022, Astrid embarque pour le Sénégal pour travailler, avec huit autres bénévoles, dans une infirmerie de village, au service des enfants talibés, des garçons âgés de 5 à 15 ans, issu de familles pauvres et souvent rurales, confiés par leurs parents à un maître coranique, le marabout, pour faire leur éducation religieuse. En contrepartie, ces enfants s'acquittent de travaux domestiques et sont contraints à mendier pour payer leur dette au maître et à leur famille. C'est au cours de ce premier mois qu'Astrid comprend qu'elle va devoir apprendre à pratiquer son métier, avec les moyens du bord et parfois, sans rien, notamment pour venir en aide à un enfant grand brûlé.

 

Quelques semaines plus tard, elle rejoint en Côte d'Ivoire, une communauté religieuse, les Soeurs de la Sainte Famille de Spolète  pour les aider dans leur dispensaire. Au cours de cette expérience, elle décide de se mettre au pas des Soeurs, de suivre leur rythme de prière. Le matin, elle travaille au dispensaire pour administrer les traitements, suivre les malades du VIH ou du paludisme (1ère cause de mortalité en Afrique) et l'après-midi, elle s'occupe des enfants orphelins de 0 à 2 ans. Sa plus grande victoire a été de réussir à réanimer une petite orpheline prématurée, en appliquant les gestes qui sauvent, geste qu'elle partagera avec la communauté, dans l'espoir de sauver d'autres vies.

 

Avant d'arriver à Lomé, dans une communauté salésienne, Astrid a eu sa première déconvenue. En arrivant au Togo, elle se rend compte que l'association qu'elle rejoignait pour aider, est un leurre... Merci Instagram !

Par chance, une famille chambérienne expatriée l'accueille et l'oriente vers la communauté salésienne de Lomé, installée depuis plus de 30 ans, pour offrir une formation professionnelle aux jeunes de la région. Ici, elle sera logée, nourrie. En parallèle, elle se rendra en moto-taxi, à l'hôpital pour assister un médecin et une sage-femme. Dans le pays, les femmes accouchent seules, dès l'âge de 14 / 15 ans pour en avoir parfois, une dizaine au cours de leur vie...

 

C'est déjà le départ pour une nouvelle aventure pour Astrid qui part pour le Cameroun. Là, elle est reçue par une famille d'expatriée, mais qu'elle ne verra pas souvent puisqu'elle décide de suivre l'infatiguable Dr. Georges Bwelle, président de l'association Ascovime, un chirurgien hors pair  « qui peut vous opérer dans le plus bel hôpital de Yaoundé, comme sur le capot d’une voiture au village » ! Tous les week-ends, elle part avec l'hôpital mobile et des spécialistes, en brousse, offrir des soins à ceux qui n'en ont pas.

 

Son dernier voyage l'amène à Madagascar. Là, elle rejoint un établissement des frères de Saint Jean de Dieu, en lien avec son hôpital à Paris, pour accompagner une art thérapeuthe qui exerce à Tana, dans un centre de maladie mentale, à Imerintsiatosika, auprès de dépressifs, d'alcooliques, de drogués en cure de désintoxication.

Son plus beau souvenir a été de passer une journée, avec 4000 détenus, pour fêter Pâques.

Le bonheur, c'est savoir se contenter de ce que l'on possède

Astrid nous évoque ses souvenirs à travers ses photos. Elle nous explique qu'en Afrique, le plus important, c'est de croire, peu importe quel dieu on remercie chaque jour; chaque jour est un jour de grâce donné, comme un cadeau qu'il faut apprécier.

Ce qu'elle retient de cette expérience tient en 2 mots : la joie et la simplicité.


Un mois après son retour, à 23 ans, Astrid a envie de témoigner dans les écoles, les lycées... D'ici quelques semaines, elle retourne à Paris exercer son métier, riche de toutes ces rencontres et d'avoir exercer son métier, et plus encore, comme jamais elle n'aurait pu le faire en France..