Aux derniers jours de l’été 1944, la majeure partie du département de la Savoie était libérée du joug nazi. Seuls les sommets des hautes vallées de Maurienne et Tarentaise continuaient à être occupés par des troupes de la Wehrmacht qui n’y seront délogées qu’au printemps.
Le 80e anniversaire des événements douloureux qui ont accompagné cette libération et des sacrifices de celles et ceux qui ont été les victimes, exige un rappel à mémoire à l’intention de la jeune génération qui n’en a pas été le témoin.
Cette ambition a été portée par l’Académie de Savoie, le Souvenir français, la Société des membres de la Légion d’honneur et l’association de membres de l’Ordre national du Mérite avec l’appui du service départemental de l’Éducation nationale.
Avec les lycéens de Costa de Beauregard
Vendredi 4 octobre, des élèves de neuf lycées et collèges de l’agglomération chambérienne vont être les acteurs d’une déambulation mémorielle dans le centre-ville. Cette commémoration originale à laquelle la population est invitée à s’associer partira à 15 heures de la rue Bonivard.
Engagés depuis l’année dernière dans un travail de mémoire à travers la réalisation d’une exposition voyageuse de carnets de résistants, réalisé avec l’artiste Dominique Barral, les élèves en classe de terminale Sapat (services aux personnes et animations des territoires) du lycée Costa de Beauregard participeront à la marche de commémoration des 80 ans de la libération de Chambéry. Devant la plaque en hommage à André Pezeux, ils liront un extrait du livre Chambéry 1944 de Jean-Olivier Viout.
Chambéry possède plusieurs lieux de mémoire liés au second conflit mondial, au premier rang desquels la caserne Curial, prison italienne puis allemande de 1942 à 1944… au Biollay, avec la stèle d’Ernest Grangeat, premier résistant chambérien victime de la Gestapo, ou encore avec le stand de tir des Charmettes, lieu de massacre de 18 otages à la veille de la libération…
Ce faisant, les porteurs de cette belle initiative ont choisi d’honorer la mémoire de trois jeunes résistants âgés de moins de 20 ans : André Pezeux, neutralisé dans la cour de l’hôtel d’Allinges, dans le quartier des halles, avant d’être torturé à mort ; Roger Dumaz, mortellement blessé par un milicien, place Porte Reine ; Yves Hristodoulovitch, mort en déportation, dont l’appartement du 6 rue Boigne, servait de base arrière au groupe franc dans lequel il s’était enrôlé.
Cette marche sur les chemins de la mémoire s’achèvera rue François-Charvet, à l’ombre de la Villa Ménager, où ont sévi le sinistre Heinrich Heinson et ses adjoints gestapistes.
La commémoration se poursuivra au théâtre Charles-Dullin, autour d’une évocation mémorielle théâtralisée Nuit brouillard et lumière , conçue et mise en scène par la compagnie Les tréteaux aux quatre vents. Trois spectres vêtus de noir, portant un triangle évocateur de leur déportation, surgissent dans un appartement dont les meubles recouverts de draps, laissent à penser que ses occupants ont été parmi des Français condamnés à l’exode, lors de l’invasion nazie. À travers dialogues, poèmes, chants et musiques d’époque, ils se remémorent l’humiliation du printemps 1940, les quatre années de sang et de larmes, les déportations outre-Rhin, l’éveil de la flamme de la Résistance qui sonnera l’heure de la libération et de la paix recouvrée.
Vendredi 4 octobre à 17 h. Accès libre sur réservation via le site : www.academiesavoie.org