Les mauvaises herbes, pas si mauvaises que ça ?

Elles sont partout autour de nous, mais elles sont encore méconnues. Au fond d’un jardin ou entre les fissures se cachent certaines plantes aux propriétés extraordinaires. Rencontre avec un passionné.

le Jeudi 04 mai 2023

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Savez-vous faire la différence entre les fleurs de la carotte sauvage et celles de la ciguë ? Si ce n’est pas le cas, prenez garde lors de vos prochaines balades car en consommant la ciguë, vous pourriez connaître le même destin funeste que le philosophe grec Socrate. Si l’expérience ne vous tente pas, il est encore temps de vous renseigner un peu en matière de botanique avant de vous lancer dans une cueillette.

 

Passionné de plantes sauvages, l’artiste Thomas Ferrand en a même fait son métier.

Jeudi 4 mai, Malraux scène nationale accueille le botaniste Thomas Ferrand lors d’une balade sauvage dans le jardin du Lycée Costa de Beauregard, à Chambéry.

En quoi consistent les balades sauvages ?

« L’idée est de faire découvrir les vertus des “mauvaises herbes”. On apprend à identifier et reconnaître les plantes qu’on trouve partout autour de nous. Beaucoup sont ignorées alors qu’elles présentent de véritables propriétés médicinales, d’autres sont comestibles… Il suffit de savoir les utiliser. »

Quel est l’intérêt des plantes sauvages ?

« La plupart de ces plantes sont ignorées alors qu’elles sont parfois plus intéressantes d’un point de vue nutritif que les plantes cultivées. À Chambéry, on trouve notamment l’égopode. Son goût se situe entre le panais et la carotte, et elle fait de savoureux gratins lorsqu’elle est associée à la pomme de terre. Parmi les autres plantes phares, on compte la reine-des-prés, l’ail des ours, le lamier pourpre ou encore le houblon. »

Avez-vous quelques conseils pour commencer la botanique ?

« Il vaut mieux commencer par une sortie avec un botaniste et lire des livres à ce sujet. Ça peut éviter de tomber sur des plantes nocives. Même si en proportion, on compte moins de plantes toxiques que de champignons, il y a des accidents chaque année. En montagne par exemple, l’aconit napel est redoutable. Il faut aussi éviter les pièges comme l’if, qu’on confond souvent avec le sapin. Mais de manière générale, ça s’apprend au gré des promenades. Il y a toujours de nouvelles choses à découvrir, et c’est ce qui est passionnant. »

 

Extrait du Dauphiné Libéré du 4 mai 2023.

 

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Jeudi 4 mai, 25 curieux et quelques enseignants en biologie et horticulture sont venus faire la 2e balade sauvage proposée avec Thomas Ferrand, dans le cadre de Chambéry Sauvage, par Malraux scène nationale, pour découvrir les « mauvaises herbes » et leurs usages gastronomiques ou leurs propriétés thérapeutiques.

 

Au cours de cette promenade dans les jardins de Notre-Dame, au Lycée, nous avons cherché les indices pour reconnaitre quelques plantes comestibles caractéristiques de la ville et déceler les intérêts de chacune. Bien évidemment, Thomas nous a mis en garde sur les risques de confusion, les faux amis, comme la pousse de l’Arum maculatum ou du muguet avec l’Ail des ours, ou l’If et sa toxicité, par rapport au Sapin.

On a trouvé les différences entre la Chélidoine qui soigne les verrues et le Bouton d’or, goûté la tige de la Berce commune dont les feuilles se cuisinent également en gratin ou en soupe, senti les feuilles de la Reine des près à l'odeur d'amande amère et de vanille, celles mentholées du Lierre terrestre ou de « l’Herbe aux goutteux », aussi appelée Ægopode, qui rappellent le céléri, les radicelles de la Benoite urbaine à l’odeur de cannelle et clou de girofle, partagé quelques recettes à base d’Ails des ours, d’Orties ou plus gourmandes, de tartes aux fleurs de Sureau et d’Acacia…

 

Beaucoup d’informations ont été données, quelques herbiers constitués et une envie commune, de continuer à mieux connaitre les plantes qui nous entourent et de passer en cuisine tester ces nouvelles recettes, à portée de main !

 

Cette promenade s'inscrit dans un projet plus large d'exposition qui se tiendra cet automne à Malraux, à laquelle nos élèves de 1ère Horticulture et Paysage ont participé en fabriquant avec Thomas Ferrand, un fanzine, à partir des plantes sauvages du jardin et les étudiants de 1ère année de Bachelor de l’ENAAI qui ont croqué des fleurs et des plantes de notre jardin pour compléter l'exposition.

 

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