Bonjour Kévin,
Sur les bons conseils de Mickael que nous avons interviewé récemment et suite à ton intervention en 2019, au forum des anciens au lycée, nous avons repris contact avec toi pour connaitre l’évolution de ton poste que tu venais de prendre à l’époque !
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Kevin : Je suis originaire de Saint-Etienne, j’ai aujourd’hui 31 ans. J’ai tardé à trouver ma voie professionnelle après un bac général scientifique, réussi au 2e essai. Il faut dire qu’en général, je n’ai pas le souvenir qu’on nous ait présenté la voie agricole… Dans l’idée, après mon bac, je voulais entrer en école d’architecte, mais malgré une année en Fac, en art plastique, j’ai raté les concours et dû revenir à mon projet initial : entrer en formation paysage. Comme j’attendais les résultats, je suis arrivée sur le tard pour les inscriptions. Au Bocage, il restait de la place et Véronique Serre m’a présenté le triple diplôme proposé en 3 ans et j’ai saisi cette opportunité ! Au cours de ces années, j’ai repris confiance en moi, j’ai rencontré ma compagne et comme elle poursuivait ses études, on s’est motivé pour continuer. C’est ainsi qu’après mon BTS, je me suis orienté vers une licence professionnelle à Clermont-Ferrand sur la gestion durable des ressources agricoles et que j’ai continué mon cursus, en alternance pendant 3 ans à l’école supérieure des agricultures d’Angers en agroécologie et productions végétales. Durant deux ans, j’ai travaillé pour la coopérative TERRENA, mais en pleine restructuration, je n’ai pas pu y finir ma 3e année. Par chance, j’ai pu être repris chez Monsanto, pour finir ma dernière année d’étude à Nîmes et mon mémoire, dans le secteur de la production de semences potagères, dans le concombre et le melon.
Où travailles-tu aujourd'hui ?
Kevin : Peu après mes études, un chasseur de tête m’a proposé un poste d’ingénieur technico-commercial chez DEKALB®, la marque de Monsanto spécialisée dans les semences agricoles, détenue depuis 2017 par Bayer. Moi qui m’étais beaucoup intéressé aux questions agro-écologiques et aux lectures de Pierre Rabhi, je n’étais pas à l’origine attiré par le commerce. Heureusement, le chasseur avait valorisé dans ce poste le côté technique et terrain et tout le travail relationnel avec les clients. Bref, j’ai dit oui et aujourd’hui, je ne le regrette pas ! J’ai la chance d’avoir intégré un grand groupe qui a financièrement la possibilité de former ses hommes en interne, de proposer des évolutions de carrière intéressantes et d’innover, en fonction des attentes des marchés. J’ai aussi la chance de travailler avec des personnes passionnées et d’apprendre énormément à leur contact. Pour être acteur du changement, je pense que ma place est ici car je toucherai forcément plus de monde dans un gros groupe et les impacts ne seront que plus grands.
Quelles sont tes missions ?
Kevin : Mon domaine, c’est la semence de maïs et de colza. Le premier souffre d’une très mauvaise image en France, notamment depuis les pénuries d’eau. En me spécialisant sur le sujet, je m’aperçois que cette culture est très importante d’un point de vue agricole et économique. Je travaille sur un marché mature, qui a atteint sa surface maximum. Je n’ai pas de prospection à faire, le marché est connu, mais il y a beaucoup d’innovation dans ce domaine. Je fais la promotion d’une quinzaine de variétés nouvelles, chaque année. Je suis à l’écoute des besoins de mes clients et suis les tests des nouveaux maïs sur le marché, avec eux. C’est une vraie expérience que je gagne ici. On apprend beaucoup sur le monde.
Ce qui me plait dans ce métier, c’est l’autonomie que j’ai.
Qu'est ce qui te plait dans ce métier ?
Kevin : ce qui me plait dans ce métier, c’est l’autonomie que j’ai. Je travaille de la maison, dans ma voiture, chez mes clients aussi. Je construis avec eux, j’écoute leurs besoins, je cherche à leur parler pour répondre à leurs préoccupations, j’établis des stratégies commerciales pour développer notre marché et concurrencer les autres semenciers, j’aime ce challenge, mais aussi la créativité dans laquelle je dois puiser pour mettre en valeur nos innovations. J’aime aussi me remettre constamment en question.
Pourquoi avais-tu choisi le lycée Costa de Beauregard pour tes études?
Kevin : J’avais entendu parlé du Bocage car mes grands-parents habitent Aix-les-Bains. Au moment où je me suis retournée pour trouver une autre formation, j’ai été contactée par l’école et convaincu par l’ouverture que m’offrait avec un double BTS ! L’histoire dira que j’ai découvert ma voie avec le BTS production horticole sans avoir besoin de poursuivre en paysage.
Où as-tu fait tes stages ?
Kévin : J’ai fait mon stage aux Pépinières Berger à Savigneux. Dans mon rapport, je voulais améliorer le système des paniers plastiques pour faire les mottes… J’avais proposé de travailler avec un outil qui permettait d’arracher les mottes tout en gagnant du temps et en limitant le plastique.
Grâce à tous ces projets j’ai pris confiance en moi.
Que t'a apporté ces années de Lycée ?
Kévin : Lors de mes années au Bocage, je me suis beaucoup impliqué dans la vie du lycée et j’ai adoré. J’étais trésorier de l’association Ortie Colle, j’ai participé à l’organisation des voyages, la vente de truffes et diverses autres actions. Grâce à tous ces projets j’ai pris confiance en moi. Au BTS, j’ai fait mes débuts en agronomie. Mes rapports ont été mes premiers essais avant mon mémoire. C’était l’initiation à l’enseignement supérieur. En BTS, on sait pourquoi on est là. On a fait le choix d’être ici, c’est concret, connecté au monde professionnel et on a eu la chance de voir plein de différents domaines à travers les visites professionnelles, les stages, les TP… Le BTS a deux raisons d’être : rentrer dans la vie professionnelle ou motiver les jeunes pour poursuivre les études. Ces études m’ont aussi permis de rencontrer deux amis pour la vie !
C’est grâce au BTS que j’ai eu l’envie et la force de continuer mes études
Qu'est-ce qui t’a plu au Lycée ?
Kévin : On avait une super promo ! Nous étions 20, cela changeait de l’amphi de la Fac. Nous avions une proximité avec les enseignants, un bon accompagnement. Mme de Saint-Phalle avait l’art et la manière de nous répéter les choses pour que tout le monde comprenne. C’est grâce au BTS que j’ai eu l’envie et la force de continuer mes études !
Il n’existe pas de voie tracée.
Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?
Kévin : Si je devais donner un conseil aux futurs étudiants en me basant sur mon expérience, c’est qu’il n’existe pas de voie tracée. Il est possible de rebondir lorsqu’on se trompe et de trouver sa voie. Mais il faut user de persévérance et de résilience. Également ce que j’ai appliqué pour y arriver, c’est de la remise en question, de l’analyse et surtout j’ai provoqué ma chance. C’est en BTS que j’ai réellement pris conscience que ce que j’apprenais, c’était pour moi et mon avenir et que c’était à moi de le construire. J’ai appliqué tout ceci pour le reste de mes études.
Quelle est ta plante préférée ?
Kévin : le pommier, c’est un fruit classique, mais universel et nourrissant !
Merci Kévin et à bientôt au Bocage !