Ce qui me caractérise, c’est d’aimer accorder la modernité avec l’ancien !

Rencontre avec Aurélien Sautier, ancien élève en BEP en horticulture et d'un Bac Pro en Aménagements Paysagers au Lycée Costa de Beauregard, du CNEAP, à Chambéry.

le Dimanche 28 avr 2024

Aurelien Sautier Aurelien Sautier  

 

Bonjour Aurélien,

 

Suite à l’interview d’Alexandre Bouchet, tu as accepté de nous raconter ton parcours. Même promo, tout autre parcours…

 

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

 

Aurélien : Bonjour, je suis Aurélien. J’ai 34 ans et viens de Jonzier-Epagny. J’ai fait un BEPA Production florale et Cultures Légumières en 2006 car j’étais « allergique » au paysage. Mon père était ouvrier et travaillait le béton. Je ne voulais absolument pas faire comme lui, mais en 2008, je rejoins la 1ère promo de Bac Pro Aménagements Paysagers du Bocage et poursuis mes études à Poisy…en BTS Aménagements Paysagers, en alternance, aux Jardins du Salève.

Le secret d’une bonne reprise : garder les racines d’une vieille boutique qui fonctionne !

Où travailles-tu aujourd'hui ?

 

Aurélien : Je suis resté depuis tout ce temps Aux Jardins du Salève que j’ai repris à mes patrons, Maurice Thomasson et Jean-Marc Humbert en 2018, lors de leur départ à la retraite. L’entreprise existait depuis 30 ans et ni l’un ni l’autre n’avait de repreneur dans leurs familles. Ils m’ont formé et préparé pour prendre la suite. Aujourd’hui, je dirige 5 ouvriers et 2 apprentis. L’entreprise est basée à Jonzier-Epagny et Cruseilles. Elle intervient sur Bossey, le plateau des Bornes, Andilly, Valleiry, Saint-Julien-en-Genevois et parfois dans l’Ain ou sur Annecy. On travaille de manière traditionnelle, dans le respect des saisons, des espèces. Les gens nous connaissent par bouche à oreille principalement, un peu de publicité et sur les réseaux sur lesquels on partage nos chantiers et nos savoir-faire. 70% de notre activité c’est de l’entretien en copropriété, entreprise et chez les particuliers : taille, tonte et petit élagage et 30% de la création : placage de gazon, plantations, clôture. Vous vous en doutez, mais on ne fait pas de maçonnerie ! On est une entreprise du paysage qui a la passion des plantes. On a même la chance d’avoir 700m2 de pépinière… Cela permet de planter les arbres que l’on a en trop et de montrer au client de grandes plantes. Les gens en sont très friands et en général s’ils peuvent voir la plante, ils m’en prennent une ou deux !

 

Quelles sont tes missions ?

 

Aurélien : Je m’occupe du management, du suivi des chantiers en bureau, mais j’aime tellement être dehors que je m’organise pour me réserver du temps pour être sur le terrain et mettre la main à la patte sur les chantiers.

 

Qu'est ce qui te plait dans ce métier ?

 

Aurélien : Ce qui me plait, vous l’aurez deviné, c’est avant tout d’être dehors. Monsieur Dupuis (NDLR : un enseignant du Bocage) disait toujours que l’horticulture et le paysage, c’est une histoire de mode… Et il avait bien raison ! Du coup, je reste curieux, j’observe les concurrents, je me rends aux Salons Pros comme Paysalia, je regarde les magazines féminins… pour rester à la page ! Dans mon travail, je rencontre beaucoup de monde : des fournisseurs, des clients et même des jeunes ! J’accueille d’ailleurs souvent des apprentis de Reinach, Poisy ou Bonne… Mes patrons m’ont beaucoup donné, c’est à mon tour de partager et transmettre pour rendre la monnaie de la pièce ! J’ai plaisir à travailler avec des jeunes. Ils nous font évoluer. C’est enrichissant ! Etre paysagiste est un vrai métier nature, de partage. Je prendrai d’ailleurs volontiers des stagiaires ou des apprentis du Bocage. Si on ne forme pas, on n’avance pas ! Il faut donner l’envie du métier.

 

Pourquoi avoir choisi cet établissement ?

 

Aurélien : J’ai atterri au Bocage par pur hasard. J’avais fait toutes les portes-ouvertes du coin : Reinach, Bonne et lors de ma visite à Chambéry, j’étais tombé sous le charme de cet établissement spécialisé dans la plante, avec son exploitation, ses infrastructures et sa proximité avec la ville. Il y avait monsieur Virard avec qui on faisait plein de choses, monsieur Fayet avec qui on étudiait de la reconnaissance de végétaux, monsieur Micod et Arnaud qui nous emmenaient en station, dans des hôtels ou aux cimetières faire des chantiers…

 

Que t'a apporté ces années de Lycée ?

 

Aurélien : Le lycée m’a apporté beaucoup de contacts, des relations et des copains que j’ai gardés … Je n’ai jamais retrouvé cette ambiance ailleurs !

 

Où as-tu fait tes stages ?

 

Aurélien : En BEPA, j’étais allé chez Verdonnet Bouchet. A l’époque, il était reconnu pour être un horticulteur moderne. En Bac Pro, j’étais parti en Suisse, chez Boccard et Joseph Menu à Genève. Je voulais voir comment on travaille ailleurs, dans un autre pays.

 

Qu'est-ce qui t’a plu au Lycée ?

 

Aurélien : Je me souviens que nous étions partis visiter les espaces verts de Disney Land Paris avec notre professeur d’anglais. C’était un vrai moment de cohésion pour la classe. On avait une belle promotion, mixte et on est resté en lien. J’ai beaucoup aimé aussi la vie à l’internat.

 

Quels conseils donnerais-tu aux futurs étudiants ?

 

Aurélien : Profitez de faire un maximum d’études tant que vous êtes dedans et profitez de cette période pour faire tout ce que vous avez envie d’apprendre. Je conseille aussi à mes jeunes de bien travailler la reconnaissance, car c’est la base de notre métier !

 

Quelle est ta plante préférée ?

 

Aurélien : Ma plante préférée, ce sont les érables du Japon, les acers. Cela pousse vite. J’aime ces arbres, leurs fleurs. Ils ont un réel intérêt pour la biodiversité. J’aime aussi les fruitiers pour les mêmes raisons, on y trouve aussi de vieilles variétés. Je n’aime pas trop les plantes méditerranéennes, mais en fonction du climat, mon discours risque de devoir changer… On ne sait pas de quoi est fait la vie !

 

Merci Aurélien ! Bonne continuation à toi !