D'un versant à l'autre, randonnée dans les Bauges pour les secondes pro.

Dans le cadre de leur semaine Santé et Développement Durable (SDD), les élèves de 2nde Horticole et Paysage sont allés randonner dans le Parc des Bauges.

le Mercredi 09 juin 2021

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Ce matin, nous partons avec les deux classes de seconde pro (horticole et paysage), soit une vingtaine de jeunes, en bus. Direction Aillon-le-Jeune. A l’office du tourisme, Sylvain, accompagnateur en montagne nous rejoint. Le bus continue sa route un peu plus loin dans la forêt, au-delà du Couvent. Les jeunes se souviennent être venus ici pour les Journées du Bois, organisées par le Parc des Bauges.

 

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Christophe Virard, le professeur d’EPS des deux classes fait un rapide briefing pour rappeler les consignes de sécurité en montagne et présenter la randonnée du jour. Aujourd’hui, nous prévoyons une traversée par le Col du Colombier, notre destination finale sera Aillon-le-Vieux, où le bus nous attendra. Pour ceux qui le souhaitent et le peuvent, si le temps nous le permet, il sera possible de faire l’ascension à la Croix du Colombier, un des 14 sommets à plus de 2000m des Bauges.

Sylvain se présente et complète le topo sur cette randonnée qui évolue entre 1600 et 2000m. Il nous rappelle que nous sommes sur un massif calcaire et donc boueux, c’est d’ailleurs l’origine du nom du massif, une bauge signifiant, une flaque de boue appréciée des sangliers pour se déparasiter. En ce moment, c’est la saison idéale pour découvrir la flore alpine et la faune. Il est même possible que nous puissions observer des chamois et des marmottes, avec leurs marmottons de 3 semaines, dans les Arêtes de la Batte. Devant le panneau du parc, nous nous repérons sur la carte des Bauges. Sylvain explique la différence entre les attributions d’un parc régional et celles d’un parc national. Il nous raconte qu’une première réserve de chasse nationale avait été instituée dans les années 50 pour préserver les chamois dans les sommets des Bauges et que les habitants avaient dû quitter leurs maisons (dynamitées) et leurs terres. Depuis, le Parc agit pour une gestion durable du massif, par exemple, en créant des « îlots de sénescence », des zones forestières volontairement abandonnées à une évolution spontanée de la nature jusqu'à l'effondrement complet des arbres pour permettre aux espèces comme la chouette, de vivre dans son territoire.

 

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Nous entrons dans l’alpage par une barrière. Le sol est jonché de Trolles d’Europe. Il parait que dans chacun de ces bulbes floraux, une mouche parasite y a fait son nid. Nous entrons dans la forêt, l’argile est glaise… Les uns après les autres, les élèves glissent dans la boue. Les plus malins réussiront à éviter la bauge. A la sortie de la forêt, nous apercevons les Chalets de la Fullie. Le sol est humide, mais le champ est à nous. Les jeunes n’ont qu’une envie, cavaler pour arriver le premier ! Chemin faisant, nous trouvons des gentianes, des crépides oranges et, avec les élèves, tentons de distinguer la vérâtre, détestée des éleveurs du coin, et la gentiane qui sert à faire la suze, une liqueur apéritive amère appréciée en Savoie.

 

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Le chemin continue en suivant le GR96, par la forêt, l’alpage et un sentier en balcon. Un peu plus loin, nous trouvons des orchidées sauvages. Sylvain nous apprend que le nom latin, « orchis », vient du grec ancien qui signifie « testicule », un nom donné d’après la forme des racines tubéreuses.  Emprunt au latin orchis, du grec ancien ὄρχις, órkhis (« testicule ») d'après la forme des deux tubéreuses de l'orchidée. Le tubercule blanc et lisse permet à la plante de redémarrer au printemps. En même temps qu'il se vide et que ses substances de réserves servent à édifier une nouvelle tige feuillée puis fleurie, il se flétrit et le deuxième tubercule brun se remplit en parallèle La persistance d'un tubercule dans le sol assure la pérennité de la plante et si le milieu n'est pas perturbé d'une année sur l'autre, permet aux orchidées de garder leur place, tous les ans ! Nous quittons le GR et rejoignons la piste. Quelques estomacs commencent à crier famine. Le Col de la Cochette à 1694m est là.

 

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Le groupe se scinde en deux : d’un côté, ceux qui veulent monter à la Croix du Mont Colombier (2043m), de l’autre, ceux qui ont trop faim pour grimper le raidillon de 350m de dénivelés ; le but étant de se retrouver aux chalets de Rossane au niveau du Col du Colombier pour déjeuner. Par chance, le troupeau de chèvres est arrivé depuis dimanche dernier et il y a même du fromage : tomme de chèvres et chèvres frais !

De l’autre côté, les plus sportifs montent à grande enjambée ! Nous n’aurons malheureusement pas la chance de pouvoir profiter de la vue à 360°, mais profitons d’avoir toujours en vue nos camarades, ce qui nous rassure ! En haut, nous retrouvons une classe de l’établissement de Porte de Savoie à Rumilly. C’est une classe pro, de la filière bois. La descente est une grande galopade pour retrouver les amis !

 

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Nous profiterons pour le pique-nique d’une petite éclaircie et de la compagnie des chèvres et des patous, presque adoptés par nos jeunes ! Vers 15h, nous nous remettons en marche en passant le col du Colombier (1799m), accompagnés de deux chèvres qui nous avaient adoptées et qu’il a fallu reconduire à leur troupeau. Nous observons quelques plantes typiques de cette altitude, comme la primevère oreille d’ours à la floraison jaune et parfumée, la gentiane printanière de couleur bleu foncé vif, le botryche lunaire, une petite fougère rare à voir.

 

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Les plus fougueux partent bien avant malgré une descente raide et glissante à travers les bois. Avec nos pas, toutes les marmottes se sont cachées. Seul un lapin détale aux pieds de deux garçons dans les pierriers. De notre côté, nous sommes absorbés par la linaire alpine, avec ses fleurs mauves et oranges, la cardamine aussi appelé cresson sauvage et par les sabots de vénus pas encore complètement ouverts. Avec un petit groupe, nous descendons prudemment pour ne pas nous retrouver les quatre fers en l’air ! Au loin, sur le Semnoz, l’orage gronde. On feint de ne pas sentir les premières gouttelettes et hâtons le pas. Les derniers nous rattrapent et nous entrons dans le village d’Aillon-le-Vieux pour rejoindre les premiers arrivés au bus 1h plus tôt.

 

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Ils sont tous très excités et heureux d’avoir réussi cette belle randonnée, même si pour certains, la randonnée était ambitieuse. Sylvain nous quitte à la coopérative. On était ravi de faire ce bout de chemin avec lui et de bénéficier de toutes ses explications grâce au Parc des Bauges !

En tout, nous aurons mis 6h40 pour faire les 900 m de dénivelés et 10.3km qui séparent les deux bourgs, avec de beaux herbiers en souvenir...

 

Une sortie rendue possible grâce au soutien du Parc Régional des Bauges.

 

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