Aux Corbières, le monastère de Bethléem fête ses 50 ans

Ce site plus que centenaire héberge les sœurs de Bethléem depuis 50 ans. Un lieu discret, méconnu et incroyablement calme qui a ouvert ses portes au public ce samedi 10 septembre.

le Dimanche 11 sept 2022

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Il faut monter, monter assez longtemps, et bientôt la route est étroite, les voitures ne se croisent plus. Le monastère est là, sur les hauteurs de Pugny-Chatenod, mais sous le regard du Revard. Un petit coin de verdure et de silence. Surtout de silence.

 

Discret et méconnu, le Monastère de Bethléem, perché aux Corbières, était en effervescence samedi, et cela n’arrive pas souvent. La raison ? On fêtait le 50e anniversaire de sa fondation. Les visiteurs sont venus par centaines, et de loin (Lyon, Grenoble, Suisse…), pour le visiter à l’occasion d’une journée portes ouvertes, puis assister à une messe d’action de grâces donnée spécialement dans la « nouvelle église », celle consacrée en 2009, où se déroulent les offices réguliers.

Une fois garés dans un grand champ situé à proximité, les visiteurs ont pu découvrir un lieu éminemment paisible, où 26 sœurs vivent en suivant la règle « du silence et de la solitude ». Robe blanche, capuche parfois remontée sur la tête, elles ont fait exception, samedi, en guidant les nombreux fidèles à travers cet immense site, qui ne manque pas d’attrait.

 

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Une église, une chapelle et une crypte

Ils ont pu se glisser sous les voûtes de la Chapelle de l’Unité, construite en forme de croix grecque, dont le dépouillement (elle n’a plus de vitraux) tranche avec les formes rondes qu’elle présente à l’extérieur. Ils ont pu descendre dans la crypte, qui abrite les dépouilles du père Portal et de Mme  Gallice, qui ont fait revivre les Corbières au début du XXe  siècle. Ils ont pu goûter les produits de l’artisanat qui fait vivre les moniales.

Si le lieu est si surprenant, c’est que son histoire est plus que centenaire. Les Corbières, à la fin du XIXe  siècle, c’était un… hôtel de luxe. Magnifique, rapportent les historiens, en phase avec le côté strass et paillettes de l’Aix-les-Bains de l’époque. Les reines de Hollande, d’ailleurs, y séjournèrent. Mais l’hôtel a coulé à l’heure de la Première Guerre Mondiale, et le site aurait pu disparaître si un prêtre lazariste, Fernand Portal, et une mécène, Mme  Gallice, ne l’avaient pas transformé en orphelinat pour jeunes filles en 1917.

Cette dernière fut aidée par les sœurs de Saint-Joseph au point qu’en décembre 1971, l’orphelinat devint un monastère à destination des sœurs de Bethléem, dont « la vie contemplative puise aux sources de la tradition monastique d’Orient et d’Occident, selon la sagesse de vie de saint Bruno, » expliquent-elles.

Les moniales, dont certaines sont nonagénaires, sont hébergées dans une grande bâtisse. Leur quotidien est fait de silence, de prière, d’étude et de travail. Dans ce paysage qui transpire la sérénité, elles vendent dans un magasin d’exposition libre d’accès tout ce qu’elles fabriquent (poteries, vaisselle, confitures, tisanes, chocolats…) ou ce que produisent les autres monastères de cet ordre éparpillés en France.

 

Extrait du DL par P.E.B.

 

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