Ce dimanche, Loïc Molina D’Aranda va recevoir les clés de la cathédrale, et devenir le nouveau curé de la paroisse.
Un moment d’une grande symbolique pour le jeune prêtre diocésain chambérien. Sa mission ? Prendre soin de toutes les âmes de la paroisse.
« C’est un bon défi, et un sacré programme » sourit Loïc Molina D’Aranda, en mesurant le nombre de bancs à qui il va s’adresser chaque semaine dans la grande cathédrale Saint-François-de-Sales.
Une vocation née à 18 ans, pendant sa formation de charpentier
Loïc Molina D’Aranda grandit à Chambéry : collégien à Notre-Dame-du-Rocher, lycéen à Vaugelas, rien ne le prédestine alors à cette vocation. Ses parents sont croyants, mais à cet âge-là, Loïc a d’autres centres d’intérêt. Après s’être « ouvert au monde » au lycée, comme le raconte Loïc, il hésite entre devenir médecin ou charpentier. Une conseillère d’orientation lui suggère la charpente. Et après le CAP, Loïc part deux ans sur les routes de France avec les Compagnons du devoir. C’est pendant sa formation qu’il se pose des questions existentielles et qu’il redécouvre la foi à travers la lecture de la Bible. Une formation d’un week-end qui va littéralement changer le cours de sa vie. « Je me suis émerveillé. Moi qui ne croyais qu’aux réalités matérielles, j’ai découvert qu’il y avait un monde spirituel fascinant. […] Je cherchais le bonheur dans le monde, je faisais pas mal la fête, avec les potes, avec de l’alcool, tout ça… Mais j’ai découvert que dans la prière, je trouvais une paix et une joie bien plus importante que ce que toutes les autres réalités du monde pouvaient m’apporter ! »
« Avant, je croyais que la prière, c’était juste parler à Dieu et ça me paraissait un peu relou »
À 18 ans, un autre monde s’ouvre pour Loïc. Il mûrit son projet, lit beaucoup. Et continue de faire des découvertes. « J’ai lu la Bible que je n’avais jamais vraiment ouverte et avec ces clés de lecture, ça prenait une dimension géniale ! […] Moi je croyais que la prière, c’était juste parler à Dieu et ça me paraissait un peu relou, et je me suis rendu compte qu’il existait un panel de prières immense, c’est un monde ! »
Alors Loïc commence à expérimenter d’autres prières, en posant ses tuiles sur le toit. Et à trouver la sérénité, « quitte à passer pour un mec un peu perché » se souvient-il, au milieu de ses collègues charpentiers. Il change de posture par rapport aux autres et au monde. « Je sentais qu’il y avait Dieu et c’est devenu essentiel », résume-t-il. Après un an passé à réfléchir encore, il se renseigne pour savoir comment devenir prêtre, et se lance dans la poursuite d’études laïques, avec un Master en psychologie la semaine, et l’entrée au séminaire le week-end. « Une sorte d’alternance », pour Loïc, qui va enchaîner encore sur trois ans de théologie à Lyon et deux ans d’étude de la Bible à La Grégorienne à Rome.
Ordonné prêtre en juin 2019, il débute au service des paroisses d’Aix-les-Bains et de Chautagne, et s’apprête à revenir à Chambéry. Il va devenir, ce dimanche, le responsable juridique de la paroisse. Et collaborer avec les vicaires et l’équipe de laïcs qui œuvrent au quotidien pour la paroisse. Quand il parle de l’Évangile, Loïc parle d’un « texte de ouf ! ». Le réveil de la foi ? : « Une rencontre trop géniale ! » Un vocabulaire plutôt inattendu pour un curé, mais celui qu’on appelle aussi le père Molina assume son franc-parler de jeune curé, pour rendre les messages de l’Église accessibles à tous.
Sans plan de carrière établi, il a l’intention d’être à l’écoute de ce qui se présente devant lui. Et aborde sa mission avec l’humilité de ceux qui savent que tout peut arriver. « Ce n’est pas moi le patron », sourit-il en levant les yeux au ciel, en direction du plafond de la cathédrale. Mais c’est lui qui va faire souffler un vent de renouveau dans les allées.
Un article du Dauphiné Libéré à retrouver ici.
Bienvenue à lui qui intervient déjà régulièrement auprès de nos jeunes dans la Maison d'Enfants du Bocage.