Derrière leurs pierres et leurs vitraux colorés, elles ont bien des secrets à raconter.
Ces lieux emblématiques, ce sont l’église Notre-Dame et le Sacré-Cœur. Des visites guidées « inédites » y sont organisées respectivement le samedi 25 février et 25 mars par l’office de tourisme Chambéry Montagnes. Une manière de « répondre aux envies des Chambériens qui veulent connaître leur patrimoine » en proposant des lieux qu’ils n’ont pas l’habitude de visiter ou au contraire ceux qu’ils connaissent déjà.
La façade de Notre-Dame, un cadeau de la fille du roi
Située à l’angle de la rue Maconnet et de la rue Saint-Antoine, l’église Notre-Dame n’est pas l’une des plus anciennes de Chambéry (le titre revient à l’église Saint-Pierre de Lémenc, bâtie sur les vestiges d’un temple romain) mais fait partie de celles qui ont marqué l’histoire de la cité des Ducs. La première pierre est posée en 1599 par l’architecte qui a amené l’art baroque en France : Etienne de Martellange.
Sa belle façade baroque, telle qu’on la connaît aujourd’hui, a été offerte par Christine de France, fille du roi Henri IV et de Marie de Médicis. « C’est la seule princesse qui s’est contentée d’un duc, alors elle a utilisé cet art baroque pour faire de la politique, relate Svenja Jarmuschewski, guide-conférencière. Christine de France va grandement participer à mettre l’art baroque à la mode en Savoie ».
Rescapée de la guerre
Mais ce qui rend l’église Notre-Dame de Chambéry si particulière, c’est qu’elle a été l’unique édifice ayant survécu au bombardement du 26 mai 1944. Elle est « le seul vrai témoin de la rue Saint-Antoine avant le bombardement », la rue ayant été « complètement redessinée » car elle a été en grande partie détruite, après la guerre.
Le Sacré-Cœur et sa verrière de 140 m²
Au faubourg Montmélian se dresse l’église du Sacré-Cœur, « la plus récente en construction » que l’office de tourisme fera visiter ce printemps. Sous l’impulsion du « Père Eugène » Moret-Chevillet, fondateur de la première communauté d’Emmaüs de La Motte-Servolex, elle est érigée de 1962 à 1964 par des paroissiens de la communauté des Capucins pour remplacer l’ancienne chapelle datant de 1932 et devenue trop exiguë. Atypique avec « sa forme ovoïde originale » et sa verrière de 140 m² réalisée par le peintre Arcabas (de son vrai nom Jean-Marie Pirot), elle « encouragerait l’idée de communauté », explique Svenja Jarmuschewski.
Des cloches signées Paccard
Ce qui va également distinguer le Sacré-Cœur des autres églises est le fait qu’elle ne comporte pas de clocher traditionnel. À la place, un campanile en poutrelles métalliques détaché du bâtiment. Autre petite anecdote : les trois cloches qui la composent proviennent des fonderies Paccard, à Sevrier.
Pour participer à ces visites guidées, il suffit de s'inscrire sur le site de l’office de tourisme Chambéry Montagnes.
Prix: 8 euros plein tarif et 6 euros le tarif réduit. Gratuit pour les moins de 12 ans.
D'autres visites comme celles de la rotonde ferroviaire ou de l’église de Lémenc et sa crypte sont proposées.
Article extrait de l'Essor Savoyard, par Esther Lallier (06/02/2023).