Comment éduquer à la paix ?

La Chronique des Salésiens: cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS), nous propose : « Cheminer vers la paix ».

le Mercredi 06 avr 2022

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À l’heure où la guerre s’est installée en Europe – ce qui, il y a deux mois, paraissait inconcevable -, l’aspiration à la paix est partagée par la totalité des peuples européens. Les souffrances causées par la guerre aux familles, et en particulier aux enfants, sont intolérables. Et je pense une nouvelle fois à mes sœurs et frères salésiens de nos maisons de Kiev, de Lviv et d’Odessa, qui voient arriver tous les jours des flots de migrants.
La question se pose alors à tous les éducateurs que nous sommes : comment éduquer à la paix ?

Jésus apporte une réponse claire : il s’agit d’expérimenter le chemin des Béatitudes, qui, comme aime le répéter le pape François, constitue la véritable carte d’identité du chrétien. Et notons que, dans ce chemin, l’accession à la paix ne surgit qu’au terme de la septième étape.

 

Quelles sont donc les six étapes préliminaires ?
Le chemin de la paix s’ouvre par « En marche les pauvres de cœur ! ». Si l’on souhaite construire la paix, il nous faut d’abord être convaincu que l’autre, différent de nous, peut nous apporter quelque chose. Il s’agit de lutter contre le sentiment de suffisance, qui parfois peut gagner notre cœur..
Deuxième étape : « En marche ceux qui pleurent ! » La compassion à l’égard des victimes ne peut que renforcer l’aspiration à la paix.
Troisième étape : « En marche les doux ! » La construction de la paix passe par le refus de la violence.
Quatrième étape : « En marche, ceux qui ont faim et soif de la justice ! » Car seule la pratique du droit et de la justice peut conduire à la paix. L’injustice est toujours source de colère, et la colère se transforme bien souvent en violence.
Cinquième étape : « En marche, les miséricordieux ! » L’esprit de vengeance ne permet pas de bâtir la paix, car celle-ci ne peut être fondée que sur la pratique du pardon.
Sixième étape : « En marche les cœurs purs !» Le cœur pur, c’est celui qui constamment refuse tout esprit de domination. Et l’on voit aujourd’hui, de manière dramatique, jusqu’où peut conduire un tel esprit, lorsque n’existe plus le respect de l’autre.

 

Et l’on arrive ainsi à la septième étape ?
Effectivement, et ce chiffre 7 n’est pas le fruit du hasard, car il a une portée symbolique. La béatitude sur la paix arrive en septième position. Car, n’est-ce pas en ayant réussi les six conditions précédentes que l’on peut véritablement devenir un artisan de paix. Tel est donc ce chemin vers la paix que Jésus propose dans son Évangile, et que Don Bosco ouvrait à ses garçons : reconnaître que l’autre peut m’apporter quelque chose, être prêt à compatir à sa souffrance, l’approcher en douceur, combattre l’injustice, être prêt à pardonner, refuser tout esprit de domination, permet d’arriver à cette paix, si vivement souhaitée aujourd’hui. Prier ne suffit pas. Puissions-nous tous, quelles que soient nos responsabilités, emprunter ce chemin !

 

Retrouvez Jean-Marie Petitclerc sur RCF.