Du côté de Camille : sa sœur, Alix Costa de Beauregard (Sœur Mélanie) - partie 1

Découvrez qui était Alix, la soeur de Camille Costa de Beauregard

le Samedi 01 mai 2021

Alix et Marie-Antoinette Costa de Beauregard (2) Alix et Marie-Antoinette Costa de Beauregard (2)  

Un baptême ancré dans la charité

Contrairement à son frère Camille Costa de Beauregard, Alix n’est pas née au château de la Motte-Servolex, mais à celui de Champigny, en Touraine, l’une des résidences où la famille séjournait en période estivale. C’était le 5 juillet 1847. La cérémonie du baptême a eu lieu le lendemain dans la somptueuse chapelle du château, placée sous le vocable de Saint-Louis, communément appelée« La Sainte-Chapelle » pour sa similitude avec celle de Paris, notamment pour ses vitraux…

A cette période où la misère du peuple laissait présager la Révolution de1848, ses parents n’avaient invité qu’un nombre réduit de proches, mais ils avaient distribué de larges aumônes.

Une gouvernante peu attrayante

Dans le courant du mois d’août, la famille avait regagné le château de la Motte-Servolex. C’est là qu’Alix devait passer toute son enfance et son adolescence sous la direction impérieuse de la gouvernante des filles, madame Polliet. Une femme vertueuse, madame Polliet ! Mais empêtrée dans ses manies pédagogiques, son intransigeance et son refus de discuter la moindre de ses décisions, même face au marquis…

Heureusement, les trois filles : Félicie (née en 1845), Alix, et Marie Antoinette (née en 1850) étaient libérées de son influence tous les jeudis et dimanches où leur père lui donnait congé. On peut bien parler de « libération », ces deux jours par semaine ; car la gouvernante tenait ses élèves d’une main de fer. Toute la journée, elle leur faisait la classe dans leur chambre-dortoir carrelée, où la décoration se limitait à trois lits à rideaux blancs et autant de pupitres de travail. Elle réagissait même au moindre mouvement au cours de la nuit car sa chambre jouxtait la leur.

Une fratrie très unie

Alix avouera plus tard avoir passé « les meilleurs jours de sa vie » au sein de sa fratrie : Elle évoque « l’entente joyeuse, l’ingéniosité des aînés à amuser leurs cadets ».

Parmi ses frères et sœurs qu’elle aimait tendrement, elle éprouvait une amitié particulière pour Félicie et surtout, pour Camille, de 6 ans son aîné, qui avait en commun avec elle le même caractère expansif, les même yeux bleu-gris et le même regard lumineux, la même voix harmonieuse, la même taille élancée, et aussi le même goût pour la toilette qui, on l’a vu, avait fait qualifier Camille de « Beau Chevalier ». Un goût qu’ils pouvaient assouvir quand leurs parents recevaient des visites de hautes personnalités. C’était alors la fête au château, les repas gastronomiques, les jeux dans le parc avec les enfants des invités…

Une générosité encouragée

La ressemblance entre Camille et Alix ne se limitait pas à ces aspects. Ils aimaient aussi lire ensemble des biographies de saints, discuter sur leurs états d’âme, leurs désirs et leurs impressions…

Ils aimaient aussi entraîner leurs frères et sœurs vers le petit hôpital fondé et financé par leur père dans le domaine du château, pour offrir quelques friandises aux malades. Ils n’hésitaient pas à prélever quelques pièces sur leur tirelire pour les apporter aux paysans victimes de mauvaises récoltes successives. Leur père les y encourageait en complétant  les sommes collectées :«  Souvenez-vous mes chers petits, que l’aumône n’a jamais appauvri personne.» Phrase que ni l’un ni l’autre n’oublieront…

 

Article de Françoise Bouchard, paru dans le cadre de la série sur la famille Costa de Beauregard, dans Eglise en Savoie.