Du côté de Camille : Transfert de son corps du cimetière du Paradis au Bocage

Santo subito ! (Saint tout de suite). C’est ce qu’aurait pu crier la population de Chambéry, après le décès du chanoine Camille Costa.

le Mardi 01 sept 2020

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Santo subito ! (Saint tout de suite). C’est ce qu’aurait pu crier la population de Chambéry, après le décès du chanoine Camille Costa. Et cette réputation de sainteté, elle était justifiée par quantité de guérisons et grâces en tous genres obtenues en le priant. Tous étaient convaincus qu’il n’était pas un mort ordinaire et qu’il fallait l’honorer en ramenant son corps à l’Orphelinat.

 

C'était le souhait des enfants, des soeurs, des pères de la maison et du personnel.

"Le 22 juin 1910, (écrit Ernest, neveu de Camille) rentrant de Marches avec l’abbé Blanchard et l’abbé Maroillat, nous discutions cette question du transfert. A ce moment, je l’avoue, l’entreprise me semblait difficile et presque impossible… Alors je leur proposai de demander un signe au bon Dieu lui-même, et ce signe serait la somme de dix mille francs : j’estimais à ce chiffre la dépense nécessaire pour le transfert, dix mille francs absolument imprévus, que je recevrais avant la fin de l’année courante".

 

Le manque d’argent n’était pas le seul obstacle majeur ; encore fallait-il obtenir de la municipalité violemment antireligieuse de l’époque l’autorisation d’un tel transfert. Un premier signe du ciel intervint avec la guérison subite et inexplicable scientifiquement du jeune René Jacquemont, après une neuvaine à Camille.

Le second signe, je laisse Ernest vous le raconter lui-même. "Le 27 novembre, je recevais six mille francs, legs d’une personne défunte.

 

Le 30 décembre, le notaire de la maison était chargé de me remettre quatre autres mille francs…

La réponse était complète, dix mille francs imprévus, somme importante pour l’époque, étaient bien arrivés dans les délais fixés."
L’entrevue avec Mr. Veyrat, maire de Chambéry, eut lieu le matin du 27 décembre, à 10 heures.

Voyons comment Ernest relate cette rencontre : "Monsieur le maire, pour la cérémonie du transfert, il va de soi que nous suivrons de point en point vos instructions. Sans doute désirez-vous qu’elle soit faite avec un minimum de solennité, un matin de bonne heure, par exemple, et que le cortège, le plus réduit possible, suive les rues les moins fréquentées".

- "Au contraire, reprit le docteur Veyrat, le chanoine Costa est un de ces hommes que l’on doit honorer publiquement.
Qu’on le ramène chez lui en grand honneur, qu’on annonce la cérémonie, de manière à lui donner tout l’éclat qu’il convient. "

 

Tout était largement prêt pour le mercredi de Pâques, car, la sépulture du Père avait eu lieu ce même jour, l’année précédente.

Le temps était superbe. "Un autel avait été dressé dans la grande cour d’entrée de l’Orphelinat et monsieur le Grand Vicaire y célébra la messe en drap d’or. Sur le parcours, la foule pressée se signait avec respect. J’ai vu des femmes s’agenouiller au passage du cercueil. Plus émouvant encore, les anciens élèves de la maison voulurent s’atteler au char funèbre. Ce fut, traîné par ses enfants, que le Père, après un an d’absence, rentra définitivement dans sa demeure." (Ernest). C’est alors que la municipalité décida d’appeler "Rue Costa de Beauregard" la rue qui traversait les jardins etimmeubles de l’Orphelinat.


(Pour plus de détails, on peut se reporter au livre de Françoise Bouchard : "Camille Costa de Beauregard, La noblesse du coeur" Editions Salvator, en vente au Bocage).


P. Paul Ripaud
Françoise Bouchard