Du côté de Camille : une guérison qui interroge

Le diocèse de Chambéry s’apprête à vivre ce qui pourrait (le conditionnel est de rigueur) constituer une étape vers la béatification de Camille Costa de Beauregard, le fondateur du Bocage.

le Vendredi 01 oct 2021

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Le diocèse de Chambéry s’apprête à vivre ce qui pourrait (le conditionnel est de rigueur) constituer une étape vers labéatification de Camille Costa de Beauregard, le fondateur du Bocage. On sait qu’un miracle doit être officiellement reconnu pour que la béatification puisse avoir lieu – sauf dans le cas de martyrs : c’est alors la mort "en haine de la foi" qui tient lieu de miracle.

 

Il y a un certain temps déjà, puisque les faits se déroulèrent quelques mois après la mort de Camille, en 1910, un enfant du Bocage guérit d’une sérieuse blessure à l’oeil. La guérison, et plus encore sa rapidité, parurent inexplicables du point de vue naturel, alors que l’intercession du fondateur avait été invoquée. Des déclarations furent enregistrées, sous serment, par les délégués de l’évêque : médecin, religieuses ayant soigné l’enfant, directeur du Bocage… Ce dossier fut, par la suite, quelque peu mis de côté, d’autres préoccupations ayant paru plus urgentes.
Il apparaît aujourd’hui que les faits sont assez sérieux, et assez documentés, pour qu’on puisse espérer qu’ils constituent le miracle requis. Les normes en la matière imposent la constitution par l’évêque du diocèse concerné d’un tribunal, chargé d’entendre selon une procédure déterminée différents témoins : connaisseurs du dossier, ophtalmologues… Les procès-verbaux seront envoyés à Rome où ils feront, avec toutes les pièces du dossier, l’objet d’évaluations de la part de médecins d’abord, de théologiens ensuite ; il faudra, bien sûr, qu’une nette majorité se déclare pour le caractère inexplicable de la
guérison.
Beaucoup de chemin reste donc à faire : le miracle n’est encore que présumé. Toutes les personnes à qui cette cause tient à coeur sont invitées à accompagner cette étape de leur prière. Il n’est pas anodin que le caractère exemplaire d’un prêtre, éducateur de jeunes, soit reconnu.


Pour illustrer ce cheminement, nous proposons deux photographies, peu connues, de Camille jeune : avant son entrée au séminaire, en 1862, où il pose avec trois autres membres de la jeune noblesse de Savoie (assis à gauche) ; et lors de son séjour au séminaire français de Rome (assis, deuxième à partir de la droite).


P. Jean-François Chiron