La douceur salésienne

La Chronique des Salésiens: cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS) nous explique que la douceur nous permet d'accepter l'autre comme il est.

le Mercredi 19 jan 2022

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Lundi prochain, nous fêtons François de Sales.

Si ce saint est moins célèbre que son homologue d’Assise, cet évêque de Genève, en résidence à Annecy, a joué un grand rôle dans l’Église des XVI et XVIIème siècles, à l’heure où la bataille entre catholiques et protestants faisait rage. Véritable homme de dialogue, il est connu comme étant l’apôtre de la douceur, qu’il considérait comme une vertu évangélique essentielle.

A l’heure où la violence se répand dans notre société française, il fait bon se rappeler cette vertu.

 

Qu’est-ce donc que la douceur ?
La douceur, à laquelle le philosophe André Comte Sponville consacre une merveilleuse définition dans son Petit Traité des Grandes Vertus, est, pour reprendre ses termes, «un courage sans violence, une force sans dureté». La violence non maîtrisée est une faiblesse. Par contre, la douceur est une véritable force, paisible, pleine de patience et de mansuétude. Elle signifie accueil, respect, ouverture. Elle conduit à la paix.
La vertu de douceur impose de dominer la vivacité de son caractère et d’interdire à sa langue de prononcer des mots qui pourraient blesser la personne avec laquelle on traite. Elle exige le refus de toute forme de violence que ce soit dans l’attitude, les propos ou les actes.
On le voit donc, doux ne signifie pas « douceâtre » ou encore moins «doucereux». Méfions-nous des caricatures. La douceur, loin d’être une faiblesse, est, au contraire, une force tranquille.
Aussi nous faut-il toujours conjuguer esprit de douceur et esprit de force. Saint Paul d’ailleurs, dans sa lettre aux Galates, associe ces fruits de l’Esprit que sont la « douceur » et la « maîtrise de soi ». (Gal, 5, 23)
Et s’il s’agit d’être doux avec les autres, il s’agit également d’être doux avec soi-même, ce qui est loin d’être facile. Pour Jean Bosco, la douceur est la qualité première de l’éducateur.

 

Pourquoi donc ?
Parce qu’elle invite à accepter le jeune comme il est, et non pas comme nous voudrions qu’il soit.
Alors, celui qui se serait vivement rebellé, s’il s’était senti agressé par un regard de jugement et de mépris, ne résistera pas à la douceur du regard posé sur lui non pas pour le juger, mais pour l’aimer. L’enfant, l’adolescent ne sera en capacité de se dévoiler qu’à celui qui sait l’accueillir, non pas de manière agressive, mais douce.
Et Don Bosco de souligner, dès les débuts de son oeuvre, que c’était « parce que le ministère auprès de la jeunesse exigeait un grand calme et une grande douceur que nous nous étions placés sous la protection de ce saint, afin qu’il nous obtienne de pouvoir l’imiter dans sa grande mansuétude ».
En cette année 2022, durant laquelle nous allons fêter le 400° anniversaire de la mort de François de Sales, le père Angel Fernandez Artime, responsable à Rome de la congrégation des Salésiens de Don Bosco, vient d’adresser ses voeux à chacun d’entre eux, en donnant pour titre à son étrenne la parole de ce saint : « Faites tout par amour, rien par force ! » Merveilleux résumé de la pensée salésienne !

 

Retrouvez Jean-Marie Petitclerc sur RCF.