Les secondes assises du réseau Don Bosco Action Sociale

La Chronique des Salésiens: cette semaine, Jean-Marie Petitclerc revient sur les secondes assises du réseau Don Bosco Action Sociale, qui concilie inspiration chrétienne et respect de la laïcité.

le Mercredi 02 juin 2021

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Jeudi et vendredi derniers se sont tenues les secondes assises du réseau Don Bosco Action Sociale, fondé en 2018. Ce réseau fédère aujourd’hui 24 associations, gérant plus de 80 établissements et services d’action sociale, œuvrant auprès de jeunes en difficulté dans le cadre de la prévention, de la médiation, de l’insertion sociale et professionnelle, de la formation, de la protection administrative et judiciaire de l’enfance, du secteur médico-social, de la prise en charge des mineurs étrangers non accompagnés.

 

Ce réseau concilie, alors que certains politiques auraient tendance à les opposer, inspiration chrétienne et respect de la laïcité. L’inspiration chrétienne se traduit par le portage, dans nos équipes éducatives, des valeurs évangéliques : bienveillance (dans les deux sens du terme : vouloir le bien et veiller au bien) envers le jeune quelles que puissent être ses difficultés comportementales ou relationnelles, une relation éducative empreinte d’affection, l’attention aux plus petits. L’esprit de laïcité se traduit par l’ouverture à tous, et le respect des convictions de chacun sur le plan philosophique et/ou religieux. La référence commune de l’ensemble de ces établissements et services réside dans la mise en œuvre de la pédagogie de Don Bosco, que l’on aime résumer par ces deux mots : la confiance (seule l’instauration de la confiance permet l’établissement de la relation éducative) et l’alliance (le jeune est considéré comme acteur de la mise en œuvre du processus éducatif). Depuis ses premières assises en mai 2018, ce réseau, qui reste peu connu en France, s’est consolidé et développé avec l’entrée de nouveaux membres.

 

Rassemblant la quasi-totalité des délégués des associations adhérentes au réseau, ces assises se sont déroulées en deux temps. La première partie fut consacrée à l’évaluation du plan d’action, fruit des premières assises, ainsi qu’à l’élaboration du plan d’action 2021/2023, qui constituera la feuille de route de notre réseau durant ces trois années qui viennent.

 

La seconde partie, introduite par le professeur Philippe Jeammet, éminent pédopsychiatre spécialiste des questions d’adolescence, fut consacrée à la question de la complémentarité salariés/bénévoles dans l’accompagnement éducatif des jeunes confiés à nos institutions. Le problème principal rencontré par les jeunes, au sortir des dispositifs de prise en charge par l’aide sociale à l’enfance, réside dans leur isolement, leur réseau familial étant très fragile (ce qui a occasionné le placement) et les relations tissées avec les professionnels cessant à la fin du mandat de ces derniers. Loin d’être considérés comme des supplétifs pour des tâches secondaires, il nous semble important que les bénévoles puissent être considérés comme de véritables partenaires dans la mise en oeuvre de l’accompagnement éducatif, l’établissement de cette relation de gratuité avec le jeune pouvant perdurer à l’issue de la prise en charge institutionnelle. "Toi, tu n’es pas payé pour me rencontrer", disait un enfant placé à un jeune salésien intervenant bénévolement dans la structure !

 

Aussi nous parait-il important, dans notre réseau, que les professionnels travaillent, pendant la période de passage du jeune dans l’institution, à l’établissement de relations avec des bénévoles, ce qui suppose chez certains salariés une véritable conversion !

 

Retrouvez l'interview de Jean-Marie Petitclerc sur RCF.