La mort du chanoine Camille Costa de Beauregard… un événement !

le Mardi 15 nov 2022

Mort de Camille Mort de Camille  

 

Monsieur Arminjon écrit, en 1910 : « Monsieur le chanoine Costa de Beauregard s’est éteint doucement, vendredi dernier – le Vendredi Saint – aux premières heures du jour. Il était malade depuis la semaine précédente… Il meurt dans sa chère maison du Bocage, au milieu de ces orphelins dont il était le Père, entouré de l’affectueuse vénération de ses collaborateurs et de ses parents ».

 

Voyons ce qu’en dit la presse de l’époque.

 

La croix de Savoie :  « Il a passé en faisant le bien ».

C’est le mot qui, dans sa sobre éloquence, montait spontanément à toutes les lèvres, lorsqu’en Savoie on apprenait la mort rapide de Monsieur le chanoine Costa de Beauregard, fondateur et directeur de l’Orphelinat du Bocage… Le mercredi matin, 30 mars, furent célébrées les funérailles. Ce fut, dans la ville de Chambéry, un deuil public. Sur le parcours du cortège, tous les magasins étaient fermés. La ville  de Chambéry se souvenait qu’elle pleurait le Père de ses enfants déshérités… Les plus hautes notabilités de la Savoie se trouvaient dans le cortège : l’armée, la magistrature y étaient représentées, le monde des ouvriers et des agriculteurs y avaient aussi une grande place…

A la foule qu’on peut évaluer à 3000 personnes, il faut ajouter les écoles libres, le Patronage du Bocage, l’orphelinat des Marches, la Société de Saint François de Sales et le Cercle Choral. Le deuil était conduit, chose touchante, tout d’abord par les enfants de la famille aimée du Père : les petits orphelins du Bocage… Les cordons du poële étaient tenus par Messieurs le comte Eugène de Boigne, Curtet, Porraz, Gros, Domenget et Lachenal. A la cathédrale, sa Grandeur Monseigneur Dubillard voulut rendre un suprême hommage au prêtre qu’il tenait en si haute estime.

 

La Semaine Religieuse : Le chanoine Costa n’est plus.

La Savoie perd, en lui, un de ses plus illustres enfants.  La ville de Chambéry perd un grand bienfaiteur, l’orphelinat du Bocage perd son Père fondateur, mais le Ciel compte  un Saint de plus…

 

La Croix de Paris : On nous écrit de Chambéry le  30 mars : Les saints s’appliquent pendant leur vie à passer inaperçus.

Mais, quand la mort les a frappés, toutes les sympathies que leur modestie avait condamnées au silence, se manifestent avec un empressement qui est un hommage rendu à la vertu, et l’admiration universelle se traduit, à cette heure, en des accents d’autant plus sincères et des sentiments d’autant plus profonds qu’ils ont dû attendre pour s’affirmer… Nous avons fait cette constatation, une fois de plus, ce matin, aux funérailles de Monsieur le chanoine Costa de Beauregard… 200 prêtres y assistaient.

La ville entière était là… Monseigneur donne l’Absoute, et, de nouveau, le cortège se déroule à travers les rues de la ville. Sur le parcours, les magasins sont fermés. C’est bien un deuil public…

 

Le Nouvelliste de Lyon :  Les funérailles de Monsieur le chanoine Costa de Beauregard, Supérieur et fondateur de l’Orphelinat du Bocage, ont été l’occasion d’une touchante et grandiose manifestation de regrets et de sympathies d’une population toute entière.

 

Le Petit Dauphinois :  Hier matin, une nouvelle pénible se répandit dans notre ville.

Après la mort du docteur Emonet, qui jouissait de tant de sympathies, un autre homme de bien, Monsieur le chanoine Costa de Beauregard, un champion du dévouement et de l’abnégation venait de disparaître. Quelles que soient les opinions politiques ou philosophiques que l’on professe, on ne saurait réprimer un sentiment d’admiration pour celui qui vient de disparaître, jouissant des dons de la fortune, portant un nom respecté universellement dans ce pays de Savoie… Méprisant l’avancement qu’auraient pu lui procurer rapidement et son titre et sa fortune, il se consacra exclusivement à la création d’un Orphelinat de garçons…

On le voit, les funérailles du chanoine Costa constituèrent, à l’époque, un événement majeur dans la cité de Chambéry et dans la Savoie toute entière.