Nouveau cycle de formations des équipes de la MECS avec BienVeillance

Sur l’année 2020-2021, Nathalie Hocdé de l’organisme de formation Bienveillance vient animer des formations sur la fonction contenante en institution et de cohésion de groupe, auprès des éducateurs.

le Lundi 01 mars 2021

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Le plan de développement des compétences de la MECS pour l’année 2020-2021 fixe deux axes institutionnels de formation :

  • « Médiation et cohésion d’équipes » visant à apprendre à se connaître et à connaître les autres afin de mieux travailler ensemble et d’améliorer la complicité professionnelle pour construire une équipe soudée, productive, créative et réactive
  • Continuité de la formation réalisée en janvier 2020 portant sur « La fonction contenante en institution » (Gestion de la violence, niveau 2).

 

Pour présenter les méthodes de l'équipe BienVeillance et les objectifs de leur accompagnement, nous avons rencontré Nathalie Hocdé, sachant que de nouvelles formations sont prévues en mai et juin 2021, au sein d’autres groupes de la MECS.

 

10 ans de spécialisation

En intervenant dans un Centre Educatif Renforcé (CER) pour mineurs délinquants, Nathalie s’est rendue compte que bien souvent, pour parer à la violence qui n’est autre que « l’expression de maux, quand le jeune n’a plus les mots », l’éducateur ne laissait pas la place à l’expression de la colère. L’acte violent est bien souvent nié, refusé. Le seul moyen pour y mettre un terme passe par une surenchère de violence ou par l’achat de la paix sociale, sans chercher à résoudre la racine du mal-être du jeune.

Il y a dix ans, elle décide de créer BienVeillance, un organisme de formation spécialisé dans la gestion des conflits et des violences, à partir des travaux de Maurice Berger et Joseph Rouzel, entre autres sources, pour répondre aux besoins du terrain, des travailleurs sociaux et faire face aux passages à l’acte violent de certaines personnes accompagnées.

A l'origine, Nathalie, tout comme ses partenaires, est éducatrice. Tous sont des travailleurs sociaux diplômés, ayant eu, ou ayant encore, des expériences de travailleur social. La différence de ces professionnels est qu’ils ont par ailleurs, une autre corde à leur arc. Certains sont judoka ou jujitsuka, deux arts martiaux japonais, l’un reconnu comme une pédagogie physique, mentale et morale, l’autre comme l’art de la souplesse, c'est-à-dire l’art d’utiliser des méthodes d’évitement et de canalisation pour contrôler un adversaire plus fort, sans opposition de force. Parmi eux, certains sont plus spécialisés dans le handicap ou en lien avec les jeunes de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), d’autres apportent leur expertise de coach pour travailler la cohésion d’équipe… Bref, une équipe multifacette, agile et aux multiples talents pour répondre aux différentes problématiques rencontrées par leurs clients, dans les secteurs du médico-social, de la précarité, des jeunes qui ont commis des actes de délinquance, de la petite enfance, et ce, partout en France.

 

Ressentir pour mieux agir

Pour Nathalie, personne ne peut agir sans avoir lui-même éprouvé dans le corps, l’émotion ressentie par le jeune.

Tout le monde a une part de violence, plus ou moins inhibée, plus ou moins exprimée… La violence a une dimension fondamentale qui renvoie à une pulsion de vie, mais elle est très subjective. Ce qui est violent pour l’un, ne l’est pas forcément pour l’autre. Tout le monde ne réagit pas de la même manière face à la violence. La formation est construite de manière à parler au corps – action sur tatami, au cœur – appel aux émotions, et à l’esprit – théorie, avec des temps de sophrologie et de gestes utiles et pratiques, pour prendre soin de soi, pour prendre soin des autres.

Pour sortir du quotidien, BienVeillance fait souvent appel à l’enfant intérieur des stagiaires pour que tous régressent et entrent dans une bulle. Pour « se mettre à la place de », l’équipe a l’habitude de proposer des exercices de jeux de rôle théâtralisés ou à l’aveugle, avec des temps de partage sur ce que chacun a ressenti et vécu. Les situations de violence peuvent être anxiogènes et font appel à notre propre histoire et notre propre rapport à l’autre. L’idée est vraiment de prendre conscience de ses émotions et du stress généré. Cela permet aussi de trouver nos ressources propres, individuelles et collectives pour gérer ces évènements, pour agir par la suite, avec déontologie et des gestes bienveillants. Tout l’intérêt de l’accompagnement est donc de se réinscrire dans le langage et de travailler la posture, pour éviter l’acte violent ou pouvoir le contenir, permettre au jeune de lâcher sa colère et de dépasser l’événement.

BienVeillance est déjà intervenue à la Fondation du Bocage en 2014 et 2020, pour accompagner les éducateurs dans le premier niveau de « Contenir avec éthique et bienveillance… pour protéger ». L’objectif de ces formations est d’apprendre à mieux se connaitre, pour mieux se faire confiance.

 

Développer la mise en confiance

Cette année, l’équipe revient pour donner aux professionnels des outils concrets pour exercer la fonction contenante et trouver une posture d’autorité saine, avec des sanctions éducatives adaptées, permettant de garantir un cadre éducatif sécurisant et constant.

Nathalie observe que cette formation est très liée avec celle portant sur la cohésion d’équipe que les équipes de la MECS va suivre, car en se roulant avec son collègue ou en apprenant à se tenir en équilibre sur l’autre, on développe la mise en confiance de l’équipe. La formation agit comme une vraie soupape de décompression pour les professionnels qui sont mis à rude épreuve depuis mars 2020. Elle permet, le temps de deux à quatre journées, de s’extraire du quotidien et de prendre la hauteur nécessaire pour remettre du sens dans son travail.
 

Méli-mélo de mots choisis des participants

Ce que tu as appris...

- "Au cours de cette formation, j’ai appris à mieux connaitre mes collègues, à leur faire confiance".

- "J’ai appris à mieux verbaliser mes ressentis, à oser dire quand ça ne va pas et à gérer mes émotions et le regard de l’autre".

 

Ce que tu as aimé...

- "J’ai beaucoup aimé les mises en situation. Nous avons dû construire un pont en équipe, avec un peuple qui n’avait pas les mêmes codes de communication que nous. Cela nous dit beaucoup sur nos différentes façons d’interpréter un geste, un signe, un regard, quand nous ne partageons pas le même langage et les mêmes codes. Cela m’a aidé à prendre du recul sur certaines situations d’incompréhension".

 

La formation, tu en penses quoi?

- "Ce que j’ai aimé dans cette formation, c’est la personnalité de Nathalie, son dynamisme, son écoute, sans jugement, sécurisante et rassurante".

- "L’intérêt de ces formations, pour une équipe comme la nôtre, c’est de prendre le temps de créer un socle commun".

- "C’est un espace temps, en équipe, comme nous en avons rarement, entre adultes, sans stress, hors de notre lieu de vie, ludique, mais au cours duquel nous avons vraiment travaillé ensemble".

- "Nathalie sait mettre les équipes en confiance. On sent qu’elle a de l’expérience. Elle nous offre la possibilité de parler vrai et cela fait du bien".

- "C’était trop court !"

- " On repart galvaniser !"

 

Zoom sur le logo BienVeillance

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Vu du dessus, il représente deux personnes agrippées, en prise de judo.

De face, il s’agit du symbole du Yin et du Yang, représentant la relation, l’amour et l’énergie qui passe dans la relation duelle.

Le violet est la couleur du spirituel, l’orange, de la réunion entre le Yin et le Yang.