Projet Street Art, à Lyon

Les jeunes d'Emergence ont mené sur le premier trimestre, un travail autour du Festival Peinture Fraîche.

le Vendredi 22 oct 2021

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Le festival Peinture Fraîche, à Lyon, a été l'occasion pour les jeunes d'Emergence de découvrir plusieurs courants artistiques et de travailler sur différents thèmes associés. Ce festival d'automne rassemble 50 artistes de graff du monde entier, autour des thèmes de l’écologie, les nouvelles technologies, l’abstraction et le regard féminin, thèmes qu'Emergence a repris, avant de se rendre deux jours, à Lyon, pour visiter les 25 oeuvres de la Cité Tony Garnier pour s'inspirer, et réaliser leur propre tag !

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Retour sur les origines du graff

Contrairement aux idées reçues, le graffiti moderne ne débute pas à New York, mais à Philadelphie…

Sa forme artistique apparaît dans les années 1960. Et c’est un acte d’amour. Un certain Cornbread, pour attirer l’attention d’une jeune femme, submerge la ville de sa signature. Au point d’être repéré par la presse locale, qui loin de le blâmer, lui lance alors des défis : poser son nom dans les endroits les plus impossibles qui soient. Ça reste encore aujourd’hui l’un des fondements du street art. Cornbread se prend au jeu, et ira même jusqu’à taguer le jet privé des Jackson 5 ! Cette médiatisation va déclencher des vocations dans toute la ville, et populariser une méthode vandale, qui prône autant la dégradation que l’interdit.

En 1968, les transports ferroviaires s’intensifient. De nombreux trains circulent entre Philadelphie et New York. Dans leur rivalité, le plan de métro devient la toile des graffitis et les wagons, les messagers.

 

Cet art débarque à Paris à l'été 1983... quand des étudiants parisiens commencent à voyager à New York et découvrent le cinéma américain, les hamburgers, le hip-hop et dans la rue, le graffiti, alors en plein âge d’or. Touchés par le côté spontané de cette expression nouvelle, les étudiants ramènent ces souvenirs chez eux. La fièvre du graffiti se propage dans Paris...

 

Art Art  

Quelle différence entre le tag et le graff?

Le tag est la forme originelle et primitive du graffiti. C’est juste une signature, qui répond à un code imposé. Elle doit être unique, immuable et stylisée. Les tagueurs ne se prétendent pas être des artistes. Pourtant, très rapidement, des tagueurs comme Futura ou Phase 2 commencent à styliser à l’extrême leurs signatures. Phase 2 est le premier à avoir l’idée de dessiner le contour des lettres de son nom. Cela n’a l’air de rien, mais c’est une révolution dans la calligraphie : la qualité graphique dépasse le besoin de lisibilité. L’impact va au-delà de l’art, d’ailleurs puisque beaucoup de graphistes de polices, de l’époque, revendiquent l’influence du graffiti dans leur inspiration.

Comment juger d'un graffiti?

Les règles de base sont assez claires. Il y a d’abord la virtuosité : un style unique et captivant. Les copistes ne sont pas tolérés, voire chassés, ce qui permet aujourd’hui, quarante ans après, de voir des artistes qui veulent encore innover.

L’autre impératif, c’est l’emplacement : le mur, sa matière, l’endroit précis où le graffiti donnera du sens à l’ensemble : c’est vraiment un art contextuel, qui s’apprécie aussi et surtout au sein d’un environnement.

 

Pablo Pablo    Artistes Artistes    Sheyenne Sheyenne  

 

A nos artistes de jouer !