Savoie : Camille Costa de Beauregard bientôt béatifié ?

La guérison inespérée, en novembre 1910, de René Jacquemond, un orphelin hébergé au Bocage, sera- t-elle de nature à convaincre le pape François de reconnaître comme un saint Camille Costa de Beauregard, fondateur de l’orphelinat chambérien ?

le Dimanche 03 jan 2021

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C’est une enquête diocésaine sur cette guérison, retrouvée dans les archives de l’institution du Bocage, qui a convaincu monseigneur Ballot, archevêque de Chambéry, de relancer la procédure de béatification, avec la création le Comité Camille Costa de Beauregard, en 2012.

À l’issue de 8 années de recherches, le 16 novembre dernier, le père Jean-François Chiron, président du comité, transmettait la demande de béatification de Camille Costa de Beauregard au postulateur, chargé de l’instruction du dossier au Vatican.

 

Une guérison miraculeuse

Un seul miracle suffirait pour que la cause en béatification soit reconnue, et la guérison de l’œil gravement blessé de René Jacquemont semble bien répondre aux critères exigés par le Vatican. “Je n’hésite pas à déclarer que la guérison s’est produite en dehors des lois naturelles, et d’une façon extraordinaire” affirmait, le 5 novembre 1910, Amédée Dénarié, ophtalmologiste, qui avait examiné et soigné l’enfant.

 

L’œil de ce dernier aurait été guéri du jour au lendemain, sans aucune intervention médicamenteuse, à la suite de l’application d’un mouchoir ayant appartenu à Camille Costa de Beauregard par la sœur infirmière Joséphine Rigaud. Cinq rapports - établis entre 2015 et 2018 par des ophtalmologistes reconnus - affirment que l’affection dont souffrait l’enfant “ne pouvait évoluer que vers une absence de guérison, voire la perte de l’œil ”, et que la soudaineté de la guérison était inexplicable. Sur les quatre experts italiens nommés par le Vatican, trois sont extrêmement réservés, tandis que le quatrième reconnaissait, le 6 novembre 2019, “la guérison soudaine, inexplicable scientifiquement, entière et durable” du petit René Jacquemond.

 

Déclaré “Vénérable” par le pape Jean-Paul II en 1991

L’argumentaire développé par le comité s’appuie aussi sur la vénération dont fait l’objet Camille Costa de Beauregard dans la communauté diocésaine, ainsi que sur des grâces obtenues, encore récemment, en abondance. Dans son livre “Camille Costa de Beauregard, la noblesse du cœur”, Françoise Bouchard évoque des phénomènes surnaturels survenus au cours de la vie de Camille, et la vénération dont fut l’objet le “père des orphelins du Bocage” lors de sa mort, le 25 mars 1910, jour symbolique du Vendredi saint.

“Le long défilé des Chambériens ne s’arrêta pas pendant 5 jours”, écrit-elle.

Et selon le journal La Croix , 3 000 personnes auraient participé aux obsèques de celui qui avait consacré sa vie et une partie de la fortune de sa famille à l’éducation de plusieurs milliers d’orphelins. Le journal précisait : “C’est bien un deuil public et dans cette sympathie universelle, nous sommes heureux de voir l’hommage rendu par ses compatriotes à la sainteté d’un prêtre d’autant plus grand après sa mort qu’il s’efforça davantage de rester petit durant sa vie…” Aujourd’hui, l’ensemble de la communauté diocésaine souhaite que Camille Costa de Beauregard, déclaré “Vénérable” ( * ) par le pape Jean-Paul II le 22 janvier 1991, soit canonisé prochainement.

 

(*) 1er  degré de la canonisation.

 

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