Faire mémoire des défunts

La Chronique des Salésiens: cette semaine, le père Jean-Marie Petitclerc, salésien de Don Bosco, éducateur, coordinateur du réseau Don Bosco Action Sociale (DBAS) rappelle que se souvenir d'un défunt, c'est maintenir vivant le lien qui nous unit.

le Mercredi 03 nov 2021

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Hier beaucoup d'entre nous ont fait mémoire des défunts de leur famille.

Je choisis délibérément le terme de mémoire plutôt que de souvenirs car les souvenirs ont tendance à enfermer dans le passé, ils ont souvent le goût de regret qui parfois même peuvent se transformer en remords, alors que la mémoire, elle, ouvre sur l'avenir. Faire mémoire du défunt, c'est continuer notre route, en témoignant des valeurs que celui-ci nous a transmises, c'est maintenir vivant le lien qui nous unit à lui.

 

Pour le Chrétien, la mort ne signifie pas la fin de l'histoire partagée avec le défunt, car il en va de la vie humaine, comme il en va d’un livre, ce n'est pas parce que l'on a tourné la dernière page que l'histoire perd son sens, au contraire, elle le révèle de manière pleine et entière. L'important, c'est de faire mémoire plutôt que de fantasmer sur une représentation de l'après-mort.

L'homme n'arrive à raisonner que dans l'espace temps qui est le sien, alors il se pose la question que se passe-t-il après la mort, où se trouve le paradis, mais la mort, c'est la sortie de l'espace temps. Poser la question en terme d'avant, après, d'ici, ailleurs, n'a plus de sens. Il est intéressant de souligner que lorsque Jésus parle de la vie éternelle, il n'en parle jamais au futur " vous aurez la vie éternelle", mais toujours au présent " vous avez la vie éternelle".

 

Croire en la vie éternelle, ce n'est pas fantasmer sur la vie après la mort, une telle formulation n'a aucun sens, mais c’est prendre conscience de la dimension de l'éternité de la vie, de l'éternité du lien tissé avec ceux qui nous ont précédés sur la route et ceux qui continuent de vivre dans le cœur de ceux qui les ont aimés.

 

Croire en la résurrection ne signifie pas pour le Chrétien "attente passive de retrouvailles glorieuses". Croire en la résurrection signifie "volonté de maintenir vivant les liens qui nous unissent à ceux qui nous ont précédés sur la route".

 

Tel est le message que Don Bosco aimait faire passer à ses jeunes lorsqu'il leur raconté ses rêves. Il leur partageait en particulier la vivacité du lien qui continuait de le relier à ses chers garçons trop tôt disparus, souvent en particulier à deux adolescents qui l'ont profondément marqué, un jeune bien connu de tous : Dominique Savio, mort à l'âge de 15 ans et qui sera canonisé par Pie XII en 1954 et un jeune beaucoup moins connu, Louis Colle, un adolescent français, originaire de la région de Toulon et plus précisément à proximité du Domaine de la Navarre, dans lequel Don Bosco créera une œuvre. Lui aussi mourra très jeune, à l'âge de 17 ans. Don Bosco témoignera à plusieurs reprises que ces « visiteurs célestes », c’est ainsi qu’il aimait les appeler, faisaient irruption dans ses rêves et ne cessaient de l'instruire. Ainsi, la mémoire de Dominique et de Louis continuait de l'inspirer au quotidien, dans sa vie d'éducateur.

 

Retrouvez l'interview de Jean-Marie Petitclerc sur RCF.