Père Jean-François CHIRON, prêtre du diocèse de Chambéry, enseignant à l’Université catholique de Lyon
On va parler de l’une des familles les plus renommées de ce pays de Savoie : la famille Costa de Beauregard et de l’un de ses membres illustres aux yeux de l’Eglise, Camille (1841-1910), prêtre savoyard né à Chambéry, fondateur en 1868 de l'orphelinat du Bocage à Chambéry, qui sera béatifié le 17 mai.
C’est Mgr Laurent Ulrich, alors évêque du lieu, qui a lancé les démarches en vue de la béatification. Le père Costa aurait pu profiter de son rang social élevé mais il a préféré donner sa vie aux plus défavorisés, se consacrant à la jeunesse. On le surnomme le « père des orphelins ».
Son œuvre perdure aujourd’hui, au travers du lycée agricole Costa de Beauregard et d’une maison d’enfants à caractère social. Artiste, philosophe, séducteur un rien romantique (on l’appelait le « beau chevalier »), il est aussi un peu neurasthénique (comme on disait à l’époque).
En 1857, il est frappé par la typhoïde. L’abbé Claude-François Chenal, professeur au collège de Rumilly et son précepteur, le persuade de garder un lien avec la pratique religieuse par la récitation quotidienne d’un « Souvenez-Vous ». Son âme fait son chemin et à partir de 1863, il ressent l’appel à la prêtrise. En 1867, une épidémie de choléra sévit à Chambéry. C’est un tournant. Le comte Ernest de Boigne (1829-1895), député du Second Empire, partisan de l’annexion de la Savoie et petit-fils de Benoît de Boigne (1751-1830), aventurier et notable savoyard qui a beaucoup œuvré pour les pauvres à Chambéry, lui donner le terrain et la maison où le père Costa va fonder l’orphelinat du Bocage qu’il va diriger jusqu’à sa mort.
Son neveu, le père Ernest Costa, publie en 1913 sa première biographie.
En 1991, Jean-Paul II le fait vénérable. Le premier miracle survenu en 1910 concerna le jeune René Jacquemond.
