Hier, RCF a installé un mini-studio au cœur de la Fondation du Bocage pour échanger avec une de nos Familles Solidaires.
Autour de la table, Christelle Del Rosario, directrice "Enfance, jeunesse, Famille" au Département de la Savoie, Michel Dantin, président, Catherine Argoud-Dufour, directrice de la Maison d’Enfant à Caractère Social et Anaïs Legrand, chef de service à la Fondation du Bocage et bien entendu, la famille, composée des parents, de deux des trois enfants et de Mohamed, leur protégé. Cette famille est venue témoigner de leur expérience, un an et demi après avoir accueilli Mohamed dans le cadre du dispositif Familles Solidaires, mis en place par le Conseil Départemental en 2018 et orchestré par les professionnels de la Fondation du Bocage, en lien avec ceux du Département.
« Il ne faut pas hésiter à se lancer dans l’aventure ! »
La maman raconte avoir été sensibilisée sur la cause des MNA suite à un reportage télévisé, mais avoir réellement pris conscience que cela se passait aussi ici, au pas de sa porte, grâce à un article de Savoie Mag qui a été l’élément déclencheur. Dans cet article, le département présentait Familles Solidaires. La famille a participé à une première réunion d’information, puis s’est concertée. Après mûre réflexion, ils ont décidé de postuler. Chaque membre de la famille a motivé la candidature familiale en apportant sa voix au projet d’accueil. Les trois enfants étaient très impliqués et en particulier la plus jeune, encore à la maison. Les parents assurent ne pas s’être posés trop de questions pour se lancer, pour se donner une chance.
« A chaque jeune, un projet »
Une fois le dossier déposé, « les choses ne se sont pas fait en un coup », explique la maman.
Des rencontres ont été organisées par la Fondation du Bocage, avec la famille, pour connaitre leurs habitudes de vie, leurs valeurs, leurs motivations profondes et expliquer les attendus, leurs droits et devoirs dans cette mission. Du côté de la Fondation et du département, une sélection a été menée parmi les jeunes MNA en demande d’une cellule familiale, plus adaptée pour certains que la vie en collectivité d’un foyer, et pouvant entrer dans le projet d’accueil de cette famille.
Emus, ils se souviennent de leur première rencontre, en avril 2019, stressés, autour d’un goûter à la maison, en présence du chargé de mission Familles Solidaires. La deuxième rencontre s’est faite sur une demi-journée, au bowling, « en famille », pour faire plus ample connaissance et créer une émulation entre les jeunes, autour d’une activité familiale et ludique. Finalement, cela s’est fait naturellement. Le courant est très bien passé grâce à un sens de l’humour partagé. Mohamed a posé ses valises et son ballon, dans sa nouvelle maison. Il s’est installé dans la chambre d’amis, remise au goût du jeune pour qu’il s’y sente bien, chez lui. Pour le père, ce projet ne peut pas fonctionner à sens unique, il faut que les deux parties aient envie de construire ensemble la relation et que chacun s’ouvre à la sphère de l’autre. Mohamed prend ce qu’il veut de ce que peut lui apporter cette famille, et lui, en échange, donne ce qu’il veut. Il aime cuisiner, avoir des attentions pour ses parents et sa fratrie de cœur, participe volontiers aux tours de table et suit la famille dans leurs voyages et leur passion : le ski. Le père lui a appris à skier, les enfants à nager ! Dans ce même soucis d’ouverture, la famille a fait un pas vers la passion de Mohamed, le football. « Ça me fait plaisir de le voir jouer » confie le père.
Pour lui, cette aventure personnelle et familiale, qui n’en est plus une, tant Mohamed s’est bien intégré dans la famille, il l’a faite, au début, avant tout pour lui, parce qu’il en avait envie. Ce projet lui apporte beaucoup plus qu’il n’espérait, une vraie richesse et satisfaction personnelle.
Mohamed a trouvé sa place dans la fratrie de l’ordre de quatre aujourd’hui.
Si vous souhaitez vous aussi de plus amples informations sur ce dispositif de Familles Solidaires, n’hésitez pas à nous contacter au 04 79 33 22 09.