Du côté de Camille : une famille de bienfaiteurs, la famille Costa de Beauregard

Découvrez comment Camille Costa de Beauregard a pu créer son œuvre et venir en aide des plus démunis, grâce au soutien indéfectible de toute sa famille.

le Dimanche 01 nov 2020

Camille Costa de Beauregard Camille Costa de Beauregard  

 

Camille Costa de Beauregard est issu d’un milieu noble aisé. Il est le cinquième d’une fratrie de 6 garçons et trois filles. Il a reçu une éducation rigoureuse. Son père, Pantaléon Costa de Beauregard, a été un modèle de charité pour les plus démunis : il a par exemple agrandi l’école de filles, construit un hôpital pour les malades sans ressource et encore, soutenu un projet de chemin de fer pour désenclaver Chambéry. Sa mère, Marthe de Veyrac, lui a transmis sa foi et comment faire preuve de bonté.

 

La vocation de Camille ne l’a pas pour autant séparé ni éloigner de sa famille. Ses parents sont très émus la première fois qu’ils le voient en soutane en 1864. Fils de marquis, il refuse pourtant de rentrer à l’Académie des nobles ecclésiastiques. Après le décès de son père qui l’a éprouvé, Camille écrit régulièrement à sa mère et à ses sœurs. Sa maman l’aidera jusqu’au bout. Il lui rend visite, de même que ses frères et sœurs. Il va plusieurs fois à Paris voir Alix, en cheminement pour la vie religieuse chez les Filles de la Charité. Avec l’accord du supérieur général des Lazaristes demandé par Camille, Alix, devenue sœur Mélanie, viendra ouvrir l’orphelinat des filles aux Marches.

 

Dès 1868, Camille reçoit l’aide de sa mère, la marquise, pour faire des travaux dans l’ancienne caserne de la douane qui deviendra la Fondation du Bocage. Sa bienveillance transparait dans différentes aides. Elle remet une somme d’argent pour récompenser les 3 meilleurs apprentis en 1872. L’année suivante, elle offre 100 grosses brioches aux orphelins pour l’Epiphanie, en veillant à ce qu’il y ait deux fèves.

 

Grâce aux propriétés que la famille Costa possédait en Piémont, Camille fait venir du riz et des haricots en 1873, puis en 1874, du maïs et du riz. 1000 kg sont réservés pour les orphelins. En janvier 1875, l’abbé Costa se porte acquéreur du château de La Villette, sans un centime en poche. C’est sa mère qui se porte caution et avance les 40 000 F nécessaires à la passation de l’acte. En juillet, l’abbé règle 70 000 F, le solde du prix d’achat du domaine, grâce à un don de sa mère. Il la remercie en lui envoyant un mot : « grâce à ce charitable prêt, ma chère petite maman, nous sommes enfin tout à fait chez nous ».

La même année, une inondation entraîne des frais et des pertes qui seront réglés par la marquise Costa de Beauregard. Une grande tristesse envahit aussi Camille lors du décès de sa plus jeune sœur, Marie-Antoinette, auprès de laquelle il a passé un mois cette année-là. Elle lui témoigne sa reconnaissance en lui léguant 20 000 F.

 

En 1882, l’abbé Michel Costa renonce à ses droits sur le château des Marches dont il est héritier, en faveur de ses cousins, l’abbé Camille et Sœur Mélanie, en vue de la fondation de l’orphelinat des filles. La marquise remet à Sœur Mélanie, la somme de 20 000 F pour la première tranche des travaux. Au décès de l’abbé Michel, d’autres parents tentent de récupérer leur profit. Pour éviter des ennuis, Camille partage la fortune de Michel.

En 1884, la marquise tombe malade. Elle vient d’offrir 1500 F pour les finitions de la chapelle. Une neuvaine est dite avec ferveur. Elle meurt quelques mois après, le 14 juillet.

Le décès en 1892 de sa sœur Félicie, qui savait si bien le comprendre et l’encourager, puis en 1901 celui de son frère Paul, sont des lourdes épreuves pour Camille. Le fils de ce dernier, Léon, le remplace parmi les membres directeurs de la société civile détentrice des biens des orphelinats.

 

Le neveu de Camille, Ernest Costa de Beauregard (fils de Josselin), devient prêtre en vue de lui succéder. Dès 1898, il l’épaule au Bocage, à un moment crucial où sa santé devient défaillante. Le père Henri, son neveu également (fils de Paul), devenu Jésuite, leur fait la joie de sa visite en 1907.

Son frère, le marquis Albert Costa, est aussi un bienfaiteur. Suite à son décès en 1909, sa veuve, Emilie, donne des recommandations pour l’embauche d’un orphelin chez ses amis parisiens.

 

L’abbé Ernest est présent pour le dernier soupir de Camille. Son frère Josselin et sœur Mélanie sont tout près. C’est l’abbé Ernest qui prend la relève au Bocage de 1910 à 1954, refusant pour cela une carrière à Rome et sa nomination en tant qu’Evêque de Dijon.

 

Camille a su susciter chez ses proches l’amour des autres. Avant tout, il aime.

 

Un article de Soeur Thérèse Raya Sawadogo, paru dans le cadre de la série sur la famille Costa de Beauregard, dans Eglise en Savoie, en novembre 2020.